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"Quantum Of Solace" : Bond radical pour plaisir maximal... mais qui divisera

Par Buzzline
maximal... mais qui divisera" title=""Quantum Of Solace" : Bond radical pour plaisir maximal... mais qui divisera" /> Pitch (Alllociné) : Même s'il lutte pour ne pas faire de sa dernière mission une affaire personnelle, James Bond est décidé à traquer ceux qui ont forcé Vesper à le trahir. En interrogeant Mr White, 007 et M apprennent que l'organisation à laquelle il appartient est bien plus complexe et dangereuse que tout ce qu'ils avaient imaginé... Bond croise alors la route de la belle et pugnace Camille, qui cherche à se venger elle aussi. Elle le conduit sur la piste de Dominic Greene, un homme d'affaires impitoyable et un des piliers de la mystérieuse organisation. Au cours d'une mission qui l'entraîne en Autriche, en Italie et en Amérique du Sud, Bond découvre que Greene manoeuvre pour prendre le contrôle de l'une des ressources naturelles les plus importantes au monde en utilisant la puissance de l'organisation et en manipulant la CIA et le gouvernement britannique.
 
Pris dans un labyrinthe de traîtrises et de meurtres, alors qu'il s'approche du vrai responsable de la trahison de Vesper, 007 doit absolument garder de l'avance sur la CIA, les terroristes et même sur M, afin de déjouer le sinistre plan de Greene et stopper l'organisation...
 Notre avis : 22ème opus de la célèbre saga, brillamment reliftée avec Casino Royale, ce Quantum of Solace est un vrai et pur James Bond aussi radical qu'extrêmement froid, violent et expéditif. N'en déplaise aux nombreux détracteurs (le film va diviser sec), le film de Marc Forster est une réussite bien que parsemé de quelques défauts et d'une rupture de ton avec ses prédécesseurs. Nous ici on aime : explications... Si le nouveau 007 était très attendu, jamais nous n'aurions pu penser que le film allait autant s'attirer de mécontentement et de déception de la part d'un grand nombre de spectateurs. Pourquoi ? Car "l'acharnement" médiatique et les multiples critiques négatives est n'y plus rien comprendre : B.O navrante, film d'action sans âme, ambiance 007 absente, copie parfaite de Jason Bourne... tout y est passé. Il est vrai qu'après avoir embrouillé Daniel Craig lors de son arrivée dans le célèbre smoking lors de Casino Royale, il fallait bien trouver autre chose pour semer la pagaille ! 

Si le film est peut-être moins dense et décrypté que son prédécesseur, il demeure un sacré coup de fouet doublé d'une réussite majeure car fondé sur une multitude de critiques (précitées) s'avérant pourtant être des atouts de choc.
 
En prenant pour démarrage le concept de suite "directe" du précédent film, Quantum of Solace se démarque d'emblée. On entre dans le vif du sujet de manière assez brute et phénoménale via une introduction sans le "gun barrel" d'accotumée, dopée à l'adrénaline lors d'une poursuite en voitures des plus mémorables. Passée cette mise en bouche excitante, le générique se met en place sur Another way to die du duo Jack White / Alicia Keys. Là encore grosse surprise : la chanson est excellente, remontée pour l'occasion et les illustrations "ambiance 70's" sur fond de désert, sable, Bond himself sans oublier les femmes, absentes du générique de Casino Royale font réellement plaisir.
Puis le film s'emballe pour une tornade d'action et de suspens sans aucun temps mort. Alors il est forcément légitime de prétendre que certaines scènes du début (la poursuite sur les toits, celle en moto et le combat au couteau) sont assez ressemblantes avec le dernier Bourne en date mais qui a réellement copié qui au démarrage ? D'ailleurs, est-ce que cela est vraiment si important ? Non.

Car la force de Quantum of Solace vient d'ailleurs : de cette pscyhologie meurtrie et radicale d'un homme en quête de vengeance, de cette étonnante relation mère/fils tout en subtilité entre M (formidable Judi Dench) et notre cher Bond, de ce combat mené par deux êtres (Craig et Kurylenko) cherchant à rétablir la balance suite à deux crimes troublants, de cette fin de dyptique et donc d'intro laissant Bond devenir le Bond que l'on connaît dès le prochain film suite à une fin qui annonce la couleur...

Oui, Quantum of Solace est une vraie réussite. Lorgnant clairement vers Permis de Tuer qui aurait rencontré au passage l'ami Paul Greengrass, Quantum of Solace devra se digérer et surtout mûrir pour vraiment conquérir la plupart du public... assurément peu ou pas préparé à un tel changement (bénéfique et surtout fidèle au personnage du roman).

Chaque Bond est différent et celui-ci opte pour l'action frénétique, brute, âpre et violente qui caractérise le personnage initial. Nous découvrons une nouvelle facette de Craig et donc de Bond, tout en retenue et finesse alliant smart attitude et charisme bourrin. Fêlure au corps... là encore Quantum of Solace se démarque et réussit le tour de force de cibler l'action tout en l'assimilant à la mythologie 007 d'antan avec ses Bond girls et ses visites avec M qui deviennent ici, les seuls réels points d'attache avec sa conscience et le monde "réel" qu'il a tendance à mettre de côté, aveuglé par sa haine.
 
Ici, les girls sont deux et les rôles sont d'une remarquable pertinence : Kurylenko (bien plus habitée que dans Hitman) fait office de femme blessée à la personnalité complexe aidant Bond dans une affaire personnelle partagée sans jamais coucher tandis que la mignonne Gemma Arterton assez peu présente fait plutôt office de cet échantillon que seront les futures conquêtes de l'agent. Une belle avancée...
 
S'il a le permis de tuer et qu'en fin de métrage, Bond devient vraiment James Bond après avoir bouclé la boucle, nous restons avec cette impression féroce que ce nouveau James Bond qu'incarne Daniel Craig est un pur modèle de perfection. Face à lui, Mathieu Amalric fait des étincelles même si assez peu développé histoire d'entretenir le mystère et la fascination : un mal pour un bien aussi discutable que peu important.
 
Enfin, Quantum of Solace bénéficie d'un montage cut, d'une réalisation pressée, serrée et nerveuse, d'images sableuses à tomber et d'une B.O saisissante. Soulignons également les quelques clins d'yeux par ci par là dont une référence savoureuse à Goldfinger, meilleur opus de la saga.

Alors bien entendu, ce Bond n'est pas parfait pour tous fans ou néophytes : les légères déceptions se faufilent ça et là... l'absence du célèbre "My name is Bond... James Bond" fait un peu défaut au plaisir de l'ensemble (je crois que c'est une première) et la durée minime du film (1h45) peut troubler et être contestée car laissant quelques explications au placard... mais l'ensemble est explosé par une telle cadence infernale et un niveau de jouissance extrême que ces broutilles comparées à la puissance film, passent à la trappe.
 
Quantum of Solace est donc une réussite majeure dans l'univers de la saga. Un film fort, poignant, tout en nuances dont le choc des images et la simplicité du scénario (il est vrai expéditif mais signé sur les non dits) forcent le respect. Une aventure bouclée selon une logique mécanique bien sentie (on peut voir les deux Bond de Craig comme un seul et même film) et qui laissera le soin au prochain volet de repartir sur de nouvelles bases plus "communes" tout en conservant ce style si bon.
 
James Bond is back and will return et ça franchement on ne peut pas le bouder car si beaucoup hurlent que ce Bond n'en n'est pas un ; il est pourtant important de se dire que surtout le film présent de Forster tout comme les films avec Timothy Dalton et Casino Royale n'ont jamais été aussi proche de la vérité !

    

Pourquoi y aller ? 

Pour Daniel Craig une nouvelle fois épatant. Pour le générique esthétique et esthétisant. Pour le montage et l'ambiance vengeresque de l'ensemble. Pour le gun barrel final qui donne le ton. Pour les relations Bond / M approfondies comme jamais. Pour les James Bond Girls pour une fois utiles.

Ce qui peut freiner ?

Le rythme trépidant et le manque d'épaisseur "visible" du scénario pouvant en perdre certains en route alors qu'il s'agit de tout le contraire. L'absence du célèbre "Bond... James Bond". 


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