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Histoire, John Bonhomme et le commando des frites, chapitre deux

Publié le 03 novembre 2008 par Ariane_

John le bienheureux, grisé par tant de chair, s’exclame, en articulant bien chacune des syllabes, sans respecter pourtant le rythme des alexandrins :
« Oh belle muse en ce lieu céleste assoupie,
Qu’il est bon pour mon cœur d’être enfin arrivé
Dans cette auguste salle où trône une mariée,
Non, ma mariée, loin de la pluie, loin des orties.

Quelle âme ! Tu ravis bien la beauté des juments,
Un poulain de ta chair gambaderait gaiement
Dans de furieux galops et moi le valeureux
Je le soumettrai bien pour en faire un heureux
Serviteur qui de moi, ne ferait qu’obéir,
Sans un hennissement et sans jamais faiblir !
Tu es si belle fée qu’en toi je vois des jeans
Des ruisseaux, des conserves de viande, un fusil,
Quel beau panier tu fais et quelle jolie mine,
Mon beau chapeau en cuir de vache poli !
Point d’inquiétude, belle inconnue, je songe à toi,
Et surtout bien à ce que tu feras pour moi :
Laver mes linges par dix fois mythologiques,
Ou encore m’aimer comme on prie un mystique. »
C’en était trop pour John : d’un regard bien timide il se tourne vers sa Belle, mais celle-ci s’est endormie et John, tant le coup est violent, ne sent pas même sur son crâne que dans son dos on l’assomme.


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