La critique
Un film amusant marquant la naissance difficile de Gondry réalisateurLila (Patricia Arquette) est une femme qui n’a pas de chance : elle souffre d’une pilosité extrêmement abondante qui recouvre tout son corps. Cette situation l’a poussé à vivre dans la jungle, nue, au milieu des animaux qui au moins ,eux, ne la jugeaient pas. De cette expérience, Lila a tiré des romans et gagné suffisamment d’argent pour se payer l’opération qui pourra lui permettre de devenir « normale ». Ca tombe bien puisqu’elle vient de commencer sa toute première relation amoureuse avec un scientifique prénommé Nathan (Tim Robbins). Ce dernier a souffert de l’éducation extrêmement stricte de ses parents et pour la peine dévoue toutes ses recherches dans le but de parvenir à inculquer à tout être humain les bonnes manières. Pour réussir sa mission il fait diverses expériences sur des souris…
Le quotidien, déjà particulier, de Lila et Nathan va être ébranlé par l’arrivée de Puff (Rhys Ifans), un homme qui a grandit dans la jungle. Nathan se met en tête d’en faire son cobaye humain et entraine Lila avec lui dans ses folles expériences. Cette dernière va ainsi abandonner ses idéaux et trahir les lois naturelles au profit de la science…Progressivement, le couple va connaître de grandes crises (notamment à cause de problèmes sexuels) et va être amené à se questionner quant à sa condition, assez triste, d’être humain civilisé…
Human Nature est un film assez passionnant dans le sens où c’est le premier film de Michel Gondry (réalisateur à l’univers marqué) et qu’on peine totalement à y retrouver son empreinte. Pourquoi ? Tout simplement parce que derrière sa mise en scène, s’impose un scénario d’un véritable auteur qui emporte tout sur son passage : Charlie Kaufman. Human Nature est alors un formidable exemple de scénario qui bouffe un film, de l’écriture d’un auteur, si personnelle, qu’elle en enlèverait au réalisateur toute une partie de sa personnalité. Déjà alambiqué, le film se révèle alors totalement schizo. Scénario gentiment foldingue et inclassable, réalisation étouffée mais casting solide : Human Nature se situe entre critique sociétale et comédie surréaliste. Un bon moment qui marque surtout la naissance d’un vrai cinéaste qui s’exprimera vraiment (et prendra le dessus sur son scénariste) dans son film suivant, Eternal Sunshine of the Spotless Mind.