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Old joy

Par Rob Gordon
Deux hommes. Une voiture. Un court voyage. C'est le menu proposé par Kelly Reichardt dans cet Old joy si paisible et intense qu'il vaudrait mieux ne pas en parler. Juste exhorter les gens à y aller les yeux fermés (ou presque), leur assurant qu'avec un minimum de bonne volonté ils en sortiront rassérénés, apaisés, meilleurs qu'en entrant dans la salle. Old joy est un film réparateur, un voyage initiatique simple et pas cher, bon comme un bain dans une source d'eau chaude.
Contemplatif, le film ne cherche jamais à passer pour plus grand que ce qu'il est, assumant son minimalisme de façon frontale et rassurante. Pas de philosophie de bazar, pas de grandes idées développées entre deux silences, pas de leçon de mise en scène. Des miettes en guise de rebondissements, le refus de toute psychologie explicative, comme un Gerry version forestière et sereine. Le duo d'acteurs est juste parfait, le chanteur Will Oldham se révélant particulièrement brillant, entre poupon et vieillard, entre ermite et clochard céleste.
Old joy dure à peine une heure et quart : c'est juste assez pour remplir le coeur et les poumons d'un bien-êre inexorable sans pour autant lasser qui que ce soit. Manque sans doute ce petit quelque chose qui rend les films ultimes et transcendentaux ; mais en y ajoutant quoi que ce soit, Kelly Reichardt aurait probablement violé l'ambition de modestie de ce film en mode mineur mais d'importance majeure.
8/10

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