On ne pourra accuser la chaîne de télé Showtime de faire dans le convenu et le politiquement correct. L’excellente émission Weeds , par exemple, raconte les aventures d’une veuve balieusarde qui vend de la marijuana pour subvenir aux besoins de ses deux fils. Et si ce n’était que le sujet… Les dialogues vont là où aucune grande chaîne nord-américaine n’osera aller dans les 10 prochaines années. Ça me fait penser tiens qu’il faudrait bien attaquer la seconde saison d’ici peu.
Avec Dexter , Showtime pousse le bouchon foutrement plus loin. Dexter, c’est Michael C. Hall , l’inoubliable David de Six Feet Under . Il travaille en tant que blood splatter analyst pour le service de police de Miami, c’est à dire qu’il analyse les traces de sang des scènes de crimes pour obtenir des pistes qui mèneront peut-être au meurtrier. On patauge donc dans le monde du meurtre sordide et sanglant.
Mais il y a plus.
Dexter est aussi un meurtrier en série complètement dépourvu de tout sentiments. Diagnostiqué en tant que tel en bas âge par son père adoptif, celui-ci lui a appris à canaliser ses pulsions meurtrières sur les "méchants". Tant qu’à tuer, mon fils, tue-donc les pas fins. Alors Dexter identifie les criminels le jour via sa job et les tue langoureusement la nuit avec des instruments qui vous éplucheraient deux patates d’un coup.
Dexter est passionnant, intriguant et remarquablement bien écrit. Chacun des 12 épisodes captive par le déroulement d’enquêtes croisées menant au dénouement hallucinant de la toute fin. En parallèle, on nous sert une étude psychologique fascinante sur un psychopate qui parvient difficilement à composer avec les codes et règles de notre société. Le plus pervers dans tout ça, c’est que Dexter est extrêmement sympathique et attachant. Son humour fin, sombre au cube, et ses remarques mordantes en voix off m’ont fait rire plus souvent en 12 heures que ne le ferait Histoires de filles en 15 ans. Bravo d’ailleurs à Michael C. Hall qui livre une performance géniale dans la peau d’un personnage ultra complexe. Après deux minutes du premier épisode, on s’ennuie un peu moins de David Fisher.
Vivement la saison 2! Ce sera mon achat de ce samedi.