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"Quantum of Solace"

Publié le 09 novembre 2008 par Jb
quantum_solace.jpg Note : 7/10
Quantum of Solace, qui vient de sortir, est la suite immédiate de Casino Royale, dans lequel James Bond avait perdu Vesper après que celle-ci l'ait trahi. Le naufrage (au propre comme au figuré) avait eu lieu à Venise, Quantum of Solace s'ouvre donc en Italie mais à Sienne, au moment du fameux Palio.
Bond, traits tirés, mine des très mauvais jours, continue, malgré la perte subie, à faire la seule chose pour laquelle il soit doué : l'agent secret. Il sauve in extremis M, plus maternelle que jamais, d'un complot qui vient de l'intérieur de son service. Puis se met à la poursuite d'un gros poisson qui fait (en façade) dans l'écologie.
Globalement, Quantum of Solace se place dans le même esprit que Casino Royale, lequel avait rompu en profondeur avec "l'ancienne formule" des 007 : finis les gadgets abracadabrantesques, fini l'humour potache et limite bouffon, finies les scènes de cascades si irréalistes qu'elles confinaient au grotesque (la palme à Meurs un autre jourPierce Brosnan fait du kite surf sur des icebergs en train de fondre, poursuivi qu'il est par un rayon laser projeté d'un satellite en orbite géostationnaire).
C'est une atmosphère noire, sèche, en quelque sorte un peu plus "réaliste" que l'on peut observer : Bond saigne, il peut être décoiffé, ses smokings peuvent être légèrement détériorés, quant aux James Bond Girls elles sont un peu moins que par le passé des garages à bite. La preuve d'ailleurs : dans Quantum of Solace James Bond ne tronche même pas Camille (Olga Kurylenko), ce qui est du jamais vu !
Dans cet épisode, comme dirait notre rocker national, on dirait quasiment que Bond a perdu "l'envie d'avoir envie". Il n'est mu que par une chose : le désir de vengeance. Pour un peu la patrie, la Reine et tout le reste ne lui feraient plus ni chaud ni froid.
C'est finalement sur ces thèmes éternels que se déroule l'intrigue de Quantum of Solace : peut-on vivre uniquement dans les obsessions du passé ? L'oubli n'est-il pas une condition fondamentale pour pouvoir aller de l'avant ? Une vie peut-elle se tourner tout entière vers la vengeance et le ressentiment ? Quand bien même : la vengeance, même accomplie, amène-t-elle la consolation ?
Questions très existentielles et psychanalytiques, ce qui fait que même les cascades ont parfois un arrière-goût de fade et de non libidineux. Mais bien entendu, au bout de cette quête initiatique très intérieure (qui amène malgré tout 007 aux quatre coins de la planète), une lueur d'espoir se fait jour.
On en vient alors à la question suivante : comment le James Bond "nouvelle formule" parviendra-t-il à négocier ce virage ? Casino Royale nous avait montré un agent secret amoureux et prêt à se laisser envoûter par les sirènes vesperiennes, Quantum of Solace nous donne à voir un agent secret qui doit faire avec la perte et l'absence, un homme sub-dépressif et triste, jusqu'à l'apparente résolution des conflits psychiques.
Et après ? Le défi sera probablement difficile à relever, on a hâte de voir la suite !

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