Sondages en France: le grand n'importe quoi

Avalanches de sondages ces derniers jours, l'actualité s'y prête. Comment y comprendre encore quelques chose. Les commentateurs nationaux ne nous aident pas. Exemples. Royal contre Strauss-Khan ? DSK serait l'opposant favori des Français. Ah bon ? Un sondage opportunément publié par le JDD le 9 novembre, 48 heures après l'annonce du vote des militants socialistes plaçant (légèrement) en tête l'ex-candidate à la présidentielle. Pourtant, un autre sondage, publié le même dimanche, adoube Royal comme "meilleur premier secrétaire" du Parti Socialiste. En fait, les sondages publiés par le JDD sont depuis longtemps favorables à DSK: en septembre dernier, on pouvait lire que "Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 34% des Français plébiscitent Dominique Strauss-Kahn pour être le candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle de 2012." Et ce, y compris chez les sympathisants socialistes. Et finalement, on apprend que Ségolène Royal fait "un bond de 9 points" dans le baromètre mensuel de Paris Match (IPSOS)... "Selon un sondage réalisé pour Paris Match les 6 et 7 novembre 2008, la candidate malheureuse à l'élection présidentielle obtient 47% d'opinions favorables, ce qui la place en 29e position. Elle reste toutefois loin des 79% affichés par Bernard Kouchner, et est devancée par d'autres socialistes, comme Bertrand Delanoë (73%, 2e), Dominique Strauss-Kahn (66%), Martine Aubry (58%), et même des personnalités d'extrême-gauche comme Arlette Laguiller (61%) ou Olivier Besancenot (60%)." Sarkozy populaire ? Le président français aurait redressé sa popularité ces dernières semaines, à la faveur de la crise financière mondiale. Le chef de l'Etat obtient 48% d'opinions "très" (13%, +2) ou "assez" (35%, +6) positives. Lors du dernier baromètre en septembre, Nicolas Sarkozy recueillait 40% d'opinions positives. Pour ce qui est des opinions négatives, le président de la République recueille 50% d'opinions "très" (23%, -2) ou "assez" négatives (27%, +4), selon ce même sondage. Un autre sondage, publié en même temps, révèle que deux tiers des Français interrogés (66%) se disent opposés au passage à 70 ans de l'âge maximum de départ en retraite. Sarkozy populaire mais pas sa politique ? Déjà en octobre dernier, le fameux Viavoice soulignait que 40% des Français sondés appréciaient l'action du président, mais 53% estimaient que Nicolas Sarkozy « gère bien » la crise financière. En fait, ce que ne dit pas le communiqué de presse, mais qu'une lecture des résultats exacts dudit sondage révèle assez rapidement, c'est que le président français est davantage populaire et impopulaire ! Depuis octobre, Sarkozy est passé de 40 à 48% d'opinions favorables, et de 48 à 50% d'opinions défavorables. Si l'on observe les résultats sondagiers des différents instituts, on peut être frappé par l'insconstance de leurs résultats. Ainsi Viavoice (qui travaille souvent pour Libération), annonçait Bertrand Delanoë comme "meilleur dirigeant du parti socialiste" (35%), loin devant Ségolène Royal (23%), lors de ces récentes publications (le 26 octobre dernier). L'institut CSA publie également un sondage montrant une amélioration de la côte de popularité présidentielle (cf. illustration). Le salariat progresse de 9 points (44% de confiance), les sans diplôme de 14 points (51%), et les habitants des terres ouvrières du Nord et de l'Est de respectivement 14 et 15 points (41% et 46%). Politiquement, le social et le national le font progresser chez les souverainistes de 18 points (51%), et chez les socialistes de 16 points (32%) Ce retour du « bonapartisme social » n'est par contre guère apprécié des classes moyennes et supérieures ainsi que des plus diplômés dont la confiance reflue de 2 et 5 points (41% et 38%).On notera que les enquêtes publiées ces derniers jours ont toutes été réalisées quelques heures après l'élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis. Un regain d'optimisme généralisé? A moins qu'il ne s'agisse des effets du récent gauch