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El Desdichado

Par Soiwatter
Je suis le ténébreux, — le veuf, — l’inconsolé,
Le prince d’Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule
étoile est morte, — et mon luth constellé
Porte le
Soleil noir de la Mélancolie
Dans la nuit du tombeau, toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,

La
fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s’allie.


Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?

Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;

J’ai rêvé dans la grotte où nage la syrène…


Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :

Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée

Les soupirs de la sainte et les cris de la fée.


Vous devez très certainement vous demander: mais pourquoi nous boursoufle-il les oreilles avec ce sonnet abscons de Nerval? Pourquoi? Pour l'intrigue... Car c'est l'intrigue d'un roman de Fred Vargas: Sans feu ni lieu .
Pourquoi Louis Kehlweiler dit l’Allemand, Marc, Lucien et Mathias, les « Évangélistes » de Vandoosler le Vieux, tiennent-ils à sauver Clément Vauquer, vingt-neuf ans, traqué par toutes les polices de Nevers et de Paris, un détraqué accusé des assassinats effroyables d’au moins deux jeunes femmes ? Peut-être que la réponse est dans ce poème...
Un nouveau polar de Fred Vargas - je les dévore en ce moment - avec, comme toujours, une écriture coupée au couteau: décalé, absurde, drôle et parfois tendre pour une histoire rondement menée.

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