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52 livres en 52 semaines: The Beatles - The Biography

Publié le 16 novembre 2008 par Epicure
The Beatles

Durant notre périple en Angleterre cet automne, j’ai été frappé par la présence qu’occupe encore les Beatles chez les Brits. Et pas seulement à Liverpool. Manifestement, les Beatles ont contribué comme personne d’autres au rayonnement culturel de l’Angleterre depuis plus de 40 ans.

J’ai donc eu le goût de me taper leur histoire, d’aller au-delà du Ed Sullivan Show, des quatres jeunes anglais venus charmer l’Amérique, des rumeurs de la mort de Paul, de la bitch à Yoko et du bed-in. Je voulais savoir où se situait le mythe par rapport à la réalité.

Dans le Borders de Bath, on m’a conseillé The Beatles - The Biography par Bob Spitz, ex-gérant d’artistes et journaliste pigiste pour le NY Times et autres. Spitz est un fou. Il a pris sept ans pour écrire cette biographie monstrueuse de 958 pages, dont 102 sont consacrées aux notes et à la bibliographie. Un travail colossal qui transpire dans chaque page de cet ouvrage fascinant.

Spitz s’attarde exclusivement à l’histoire du groupe, c’est à dire que le livre se termine sur la dissolution officielle des Beatles en avril 1970. On a donc droit à un compte-rendu chirurgical des sept années intenses qui ont vu le groupe passer de l’anonymat total à l’idole de toute une génération. Les origines de chacun des membres (surtout Lennon et McCartney) ainsi que de Brian Epstein (le gérant) et George Martin (producteur des albums) sont très détaillées et nous aident à mieux comprendre la chimie qui opérait dans l’univers Beatles. J’ai découvert un John Lennon torturé, agressif et frustré, un Paul McCartney ambitieux et media-savvy , un George Harrison no-bullshit et un Ringo easy going .

Ma partie préférée fut sans doute celle où Bob Dylan initie les Beatles à la marijuana, ce qui a contribué à la fin de la période pop-ado et à la naissance de Rubber Soul et des albums plus aventureux de la seconde moitié des années 60. J’ai compris pourquoi les Beatles sont perçus encore aujourd’hui comme des pionniers de l’expérimentation studio. Ce qu’ils ont accompli comme travail dans un studio aussi décrépi et passé date qu’Abbey Road tient du génie. À partir d’une vieille console quatre pistes, ils ont manipulé les bandes de toutes les façons imaginables pour en tirer des sonorités qui ont influencé un grand nombre d’artistes.

Spitz nous fait un immense plaisir en nous expliquant les origines de plusieurs des succès du groupe; il nous offre une place au premier rang de leurs concerts et dans les réunions de production des albums; il nous laisse aussi malheureusement assister, impuissants, à la mort à petits feux des Beatles causée selon lui (et la plupart des experts) par les drogues dures, les égos devenus ingérables de John et Paul et surtout par l’influence destructrice qu’exerçait Yoko Ono sur son amoureux. Bref, on ne s’ennuie pas une seconde tout le long de cette lecture fleuve.

The Beatles - The Biography n’a pas fait l’unanimité chez les Beatles freaks qui y ont relevé plusieurs erreurs factuelles. Personnellement je ne m’en formalise pas trop. Que le groupe ait enregistré 22 tounes au lieu de 21 pour les sessions de Revolver, m’en fout pas mal. Ce que je peux affirmer par contre, c’est que ce livre offre de belles heures de lecture et vous fera à coup sûr redécouvrir avec plaisir le catalogue de cette formation légendaire.


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