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Pushing Daisies - le pilote

Publié le 30 juillet 2007 par Heather

Diffusée sur : ABC
A partir du : 15 septembre 2007 (PreAir)

Avec qui ?
Lee Pace (Wonderfalls), Anna Friel (The Jury), Chic McBride (Boston Public, Killer Instinct, The Nine), Swoosie Kurtz, Kristin Chenoweth (A la Maison Blanche).

Ca parle de quoi ?
Ned est un jeune garçon qui se découvre un pouvoir : il peut ramener les morts à la vie en les touchant. Lorsqu'il les touche une seconde fois, ces personnes meurt de nouveau... à jamais. Mais cette habilité est à double tranchant : le jeune Ned découvrit qu'il ne pouvait ramener les morts à la vie que pour une minute sans conséquence. Plus longtemps et quelqu'un d'autre meurt. C'est alors comme ça que, sans le savoir, il ramène sa mère à la vie et qu'une minute plus tard, le père de son amie Chuck meurt subitement. Il avait alors échangé la vie de sa mère contre celle du père de Chuck. En grandissant, il a décidé d'user de sa capacité pour faire le bien, non seulement en rendant les fruits pourris murs (Ned étant devenu pâtissier et possédant son propre restaurant à tartes The Pie Hole) mais aussi et surtout en aidant un enquêteur à résoudre des crimes en demandant directement aux victimes qui est leur meurtrier. L'histoire se complique lorsqu'il décide de ramener à la vie son amour d'enfance, Chuck, d'entre les morts et de la laisser en vie. Cette dernière l'encourage à aider les autres au lieu d'utiliser sa capacité à résoudre des enquêtes pour en récolter la récompense. On pourrait alors penser que la vie de Ned et Chuck est parfaite, excepté que si jamais Ned touche Chuck, elle sera morte à nouveau et cette fois pour toujours... De plus, Ned ne lui a jamais avoué la véritable cause de la mort de son père. (source : www.serieslive.com)

Et alors ?

Pushing Daisies est sans conteste la série la plus attendue de cette rentrée. Le buzz médiatique comme les premières critiques étaient positives, la preview intrigante donnait envie de pousser plus avant la découverte. Logiquement, j'ai essayé de ne pas me précipiter sur le pilote, par peur d'une déception engendrée par trop d'attente. Au calme, j'ai finalement visionné ce premier épisode au cours du week-end. Une véritable bouffée d'oxygène au milieu de tant d'autres pilotes visionnés au cours de cette semaine (trop) chargée pour lesquels l'originalité ou l'univers créé pour la série n'étaient pas des points mis en avant. Je suis tombée sous le charme coloré de Pushing Daisies.
L'histoire développée lors de ce premier épisode permet d'introduire le téléspectateur dans le monde de Ned. Les premières minutes sont consacrées à un résumé de sa vie, dans la lignée de l'introduction d'un film comme Amélie Poulain. Une vie dont le meurtre de son amour d'enfance vient bouleverser l'équilibre. Ned franchit le Rubicon en laissant Chuck revivre plus d'une minute, entraînant par voie de conséquence la mort du directeur des pompes funèbres. Comme l'enquête sur la mort de Chuck, à laquelle cette dernière prend une part active, progresse peu à peu, la série trouve rapidement le juste équilibre entre les différents personnages. Ned et Chuck voient rapidement l'esquisse d'une romance impossible marquer leur relation. Ned ne peut la toucher à nouveau, ou elle mourra à jamais. Mais grâce à l'humeur spontanée et pétillante de Chuck, témoin de cette complicité évidente, le téléspectateur se sent succomber à cette atmosphère fleur bleue. Les gestes innocents du duo, qui tentent de compenser l'absence de contact, sont simplement touchants, avec une impression étrange, quasi-irréelle, d'une pureté dénuée de malice. Cependant, jamais la série ne se départit de la légèreté de son ton. La romance en filigrane n'alourdit par une narration dans laquelle l'humour trouve également sa place. Le troisième personnage du trio qui se met en place dans cet épisode est le détective privé, Emerson Cod. Contrebalançant l'amoureux Ned, plus pragmatique et terre à terre, Emerson alterne entre la figure du détective relativement complice avec Ned et une exaspération de circonstance devant l'attitude de son associé vis-à-vis de Chuck. Les dialogues entre les trois se révèlent souvent empreints d'une ironie savoureuse. Une telle ambiance rend les protagonistes attachants, le téléspectateur se glissant à leurs côtés avec plaisir.

Parallèlement, le charme de l'univers décalé dans lequel s'inscrit la série opère pleinement. Pushing Daisies apparaît par moment comme une sorte de conte moderne. La voix off du narrateur extérieur accentue cette impression, tout comme les multiples clins d'oeil et références explicites, comme lors de l'ouverture du cerceuil de Chuck. Evoluant dans un univers quelque part entre le Tim Burton des grands jours (Edward aux mains d'argent) et Amélie Poulain, la série se complaît dans une ambiance colorée, jouant volontairement de la bulle originale qu'elle se construit. Car l'un des points forts se trouve dans la construction recherchée du décor, un souci du détail omni-présent pour créer un univers atypique, déconnecté de la réalité brute. Les couleurs chatoyantes dominant chaque plan, avec une scène d'ouverture qui éblouit quelque peu dans un champ de tournesols, marquent un peu plus la spécificité de la série, servant également le charme indéniable qui en émane.

Nouvelle création de Bryan Fuller, les habitués reconnaîtront les caractéristiques de ses oeuvres précédentes. Car au-delà de la quête d'originalité qu'il faut saluer, Pushing Daisies, c'est aussi incontestablement Dead Like Me rencontrant Wonderfalls. Dans ses rapports à la mort qu'il met en place, ainsi que par l'état de "post-mort" de différents personnages, ce pilote évoque automatiquement Dead Like Me. Mais par le ton utilisé, s'inscrivant dans une ambiance très colorée, plus léger et moins corrosif que son aînée (qui avait l'avantage d'être câblée), il est sans doute plus proche de Wonderfalls. Bryan Fuller confirme cependant sa ligne directrice : une originalité marquée, certes, mais qui demeure dans une thématique d'ensemble portant la marque très reconnaissable de son créateur.

Bilan : Pushing Daisies aura tenu ses promesses. Ce pilote m'a conquise et charmée. Il s'agit de la série la plus aboutie et la plus originale jusqu'à présent visionnée pour la saison US à venir. Dans une offre des grands networks de plus en plus formatée, elle apparaît comme une bouffée d'oxygène. Il restera à surveiller l'évolution à plus long terme. La présence du détective indique que les enquêtes continueront de faire partie de la série. Le charme de ce pilote saura-t-il se maintenir, se retrouver et se renouveler au fil des épisodes ?

Si ce pilote me rend optimiste, je suis en revanche plus pessimiste sur l'avenir très concret de la série : de part son originalité et son univers décalé, arrivera-t-elle à trouver un large public sur un grand network américain ? Cependant, à la différence de Wonderfalls, le point positif à relever, c'est déjà qu'elle n'est pas diffusée sur la Fox.
Pour un aperçu de cette ambiance si particulière, visionnez la bande-annonce :


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