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Compte rendu – Tourner un court métrage est un sport d’endurance !

Par Bebealien

Les habitués du blog le savent, je parle depuis un certain temps de Bunker, mon premier court métrage en semi-pro dont le tournage avait lieu ce week-end. Quatre jours de travail intensif dans la boue et sous la pluie, pour aller tourner en Normandie dans un ancien bunker utilisé par les allemands pour défendre la côte. Résultat : beaucoup de fatigue, mais une excellente ambiance, et surtout des images qui sont largement au-delà de ce que j’attendais, et pourtant j’avais de fortes attentes…

Tournage de Bunker – Crevé, vidé, lessivé… mais heureux

J-4 : Tout va bien. Ou presque. Ou pas en fait. On est désespérément à la recherche d’un objectif, il nous manque encore la maquilleuse, on est à la bourre sur la déco… Mais ca va le faire.

J-3 : Youpi, enfin une maquilleuse. J’ai cru qu’on avait trouvé un bon plan pour l’objectif, mais en fait non. Et en plus on vient de se rendre compte que les deux électros de l’équipe sont partis sur d’autres projets car on ne les a pas suffisamment relancés. Comme pas d’électro = pas de film, c’est un gros problème. Je doute pas mal…

J-2 : Gautier, mon assistant réal, nous dégote un plan de dernière minute et nous trouve Franck et Xavier deux baroudeurs qui ne sont pas effrayés par la pluie, la boue et les Normands. Et toujours cette histoire d’objectif…

J-1 : Mal dormi. Mais bonne news, on va se débrouiller avec un objo qui devrait donner de bons résultats. J’ai déconné hier en faisant du sport comme un bourrin pour me détendre. J’ai mal partout, la journée n’a pas encore commencé et il faut que je courre partout dans paris pour aller récupérer du matériel lourd. A la fin de la journée je me dis « putain, on a pas encore commencé et je suis déjà mort… »

J : la journée commence mal. Le départ est retardé car je dois allez chercher du matos supplémentaire un peu partout dans Paris. Je fais connaissance avec les derniers membres de l’équipe, amenés sur le projet par mon chef op Antoine et par Gautier. Ils sont tous sympas et motivés, ca promet le meilleur.

Arrivée sur place et découverte des lieux pour beaucoup. Les premières réactions tombent : « Ouah, beau décor en effet ». Ca tombe bien il est important dans le film. On installe la déco, on fait le prélight. Première bonne nouvelle, l’installation électrique va permettre de balancer les gros projos dont on à besoin. On teste la caméra pour voir. Deuxième bonne nouvelle ca va être beau. Très beau même… On prépare tout pour pouvoir tourner le plus tôt possible le lendemain. Beaucoup de boulot, l’équipe est crevée le soir, mais particulièrement motivée.

J+1 : Matinée difficile. On tourne le plan d’intro, un lent travelling arrière avec changement de focale, de la fumée et une ambiance particulière. On doit le tourner en 1h, on y passera la matinée. Ouch, çà semble mal parti. Mais quand je me place derrière l’écran de contrôle, je reste sur le cul. Avec le plan que m’a pondu l’équipe image on va pouvoir taper fort dès le départ. J’étais fatigué, tout disparaît en un instant. En parallèle Randiane, l’actrice principale, nous a amené TPS sur le tournage pour leur émission Premier Clap. Interview rapide. Bizarre, je n’ai pas l’habitude, mais c’est plutôt agréable et marrant à faire.
Après midi. Première séquence relativement rapide à mettre en place, sans doute un des plus beaux décors du film. Puis on s’apprête à tourner la scène clé du film : Marie tente de mettre fin à ses jours. Les émotions à faire passer sur ce plan sont difficiles, aussi bien en terme de jeu qu’en terme de technique. On se prépare et on serre les fesses pour que ca passe. Je lance mon « Action » et là miracle : on fait le plan parfait du premier coup. On aurait pu y passer l’après-midi, mais non : Randiane gonflée à bloc utilise tout ce qu’on a pu travailler en répétant, et l’équipe technique nous fait un plan splendide. Tout le monde se félicite.

On finit la journée en tournant quelques plans de coupe (dont on se dira plus tard qu’ils sont sûrement un peu ratés, mais bon…) et une séquence un peu plus chaleureuse. Fin de journée à 21h et quelque, surtout qu’on doit tout charger pour tourner à un autre endroit le lendemain. Tout le monde est crevé, mais l’ambiance est bonne, d’autant plus que ma nana a mis les petits plats dans les grands pour faire des miracles en bouffe avec un budget réduit. D’ailleurs le soir venu certains se coucheront très tard afin de tchatcher jusqu’à une heure avancée.

J+2 : Journée un peu différente. Un seul décor, mais beaucoup de choses à y tourner. La journée commence mal puisque la mairie à autoriser une battue sur le site. Des chasseurs trustent les lieux en pensant y débusquer un sanglier, du coup on est obligé d’attendre. Ce qui va nous faire perdre pas mal de temps sur le planning.

En plus on a apparemment sous-estimé la charge de travail. On s’aperçoit qu’un enchaînement de plans passe mal. On modifie le découpage et on se retrouve à avoir pas mal de plans supplémentaires à faire. Mais Charlotte assurant toujours à la régie, la bouffe et la boisson permettent de souder l’équipe. Antoine, Eglantine, Franck et Xavier se bougent les fesses pour nous pondre des plans qui font mal (dont un travelling circulaire d’anthologie), Bérenger fait son possible pour nous faire de belles prises son malgré les bruits parasites, Julie mitraille le plateau pour faire des photos, Anna vide ses boîtes à maquillage sur les raccords, Randiane arrive à retrouver dix fois de suite les larmes en se passant d’artifices, Emilie arrive à bricoler un décor qui tape, Gautier fouette tout le monde et veille au grain.

Les derniers plans sont finalisés tard dans la soirée. Le matériel rangé encore plus tard. Le temps qu’on mange le bœuf bourguignon qui nous attend, il est presque minuit. La fatigue guettant, on décide de rentrer le lendemain tôt.

J+3 : Départ 5h30 de Normandie pour être à l’heure pour rendre le matériel loué. Je poserai enfin le pied chez moi à 16h. Fatigué mais heureux. Les images sont belles, l’ambiance était excellente, tout le monde s’accorde à dire qu’on a fait du beau boulot. Malgré la fatigue, je n’ai qu’une envie : tourner vite le suivant.

P.S. : il faut quand même citer Les Amis du Mont Canisy, qui ont gracieusement mis à disposition leur site qui est franchement cinégénique, et en particulier Frédéric Verbauwhede pour son accueil et sa disponibilité.

Une des premières photos plateau. Pour les autres et surtout pour les premières images du film, il va falloir attendre…

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