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Un esprit sain dans un corps sain - Deuxième partie

Publié le 09 novembre 2008 par Hongkongfoufou
Par Barbidule
Un esprit sain dans un corps sain - Deuxième partie Vous pensez vraiment que sans préparations physique ET pharmaceutique un être humain peut se frapper des étapes de 150 à 250 kilomètres le cul sur une selle de vélo, cols compris et ceci, plusieurs jours d'affilée, sans encourir la même destinée que le Grec suscité, en plus des hémorroïdes.
Alors le dopage, eh bien c’est normal, parce que toi public tu préfères voir des supermen monter en danseuse le col de la Trévieuse ou des Six Moines plutôt que des mecs normaux tirer la langue au bout de 10 kilomètres sur un parcours plus plat qu'une chanson de Pierre Bachelet. Tu préfères voir des brutes s'envoyer durant 15 rounds des pains dans la face et finir la gueule en sang ou une bataille de gonzesses en bikini dans la boue. Tu préfères voir un tennisman capable d’envoyer la balle avec une force suffisante pour faire passer de vie à trépas un juge de ligne.
Le dopage apparaît alors comme simplement nécessaire... La loi du toujours plus... Quel serait l’intérêt que pourraient avoir des Jeux Olympiques sans un seul record battu ? Question purement rhétorique et réponse : aucun.
D'ailleurs, même les règles des fédérations permettent le dopage. Le sportif de haut niveau ne se doit pas de rien avoir dans le sang ou les urines mais seulement de ne pas avoir de substance considérée dopante et donc prohibée. Et quand un nouveau produit dopant sort sur le marché, il faut bien un certain temps pour qu'il soit interdit. Et pendant ce temps que se passe-t-il ? Les sportifs répondant à l'idéal du Baron de Coubertin renoncent à s'en servir ?
Non.  Ils en usent et abusent, le payant parfois de leur vie. Et les compagnies pharmaceutiques quant à elles en développent d'autres qui seront au point quand le premier produit sera prohibé.
Bref, le dopage est nécessaire et ici encore la fin justifie les moyens. Les amphétamines sont au sportif ce que la Valstar est au maçon, la morphine au grand brûlé, les amphétamines et la Valstar et la morphine à Pete Doherty ou Amy Winehouse, le botox à Nicole Kidman. Ce qui me choque, ce n'est pas le fait que les athlètes se dopent mais c'est que tout le monde fait semblant de penser qu'ils ne le font pas…
Mais à l’opposé de ce monde qui est somme toute fort restreint, se trouve le quid du problème ou plutôt le quo puisqu’il s’agit de qui et non de quoi.

Qui ?
Le sportif amateur, celui qui pratique par amour du sport est un cas de figure incompréhensible. Et ici j’inclue aussi bien les sportifs du dimanche que les sportifs de haut niveau certes, mais pratiquant des sports à la rémunération symbolique (kayak, curling, lancer de nain…). Prenant en compte la nature humaine qui consiste à adapter le milieu à l’homme et non l’inverse, nous pourrions définir le progrès comme l’économie optimale de tout effort physique. Le sportif amateur apparaît alors comme un rétrograde qui après une semaine de travail de bureau se lèvera le dimanche matin, enfilera son jogging – ça tombe bien on est dimanche -, fera 15 bornes en bagnole pour aller faire le tour d’un lac en courant, reprendra sa bagnole et rentrera chez lui, souvent pour laver ladite bagnole ou regarder un match dans son jogging du dimanche – non, le jogging du dimanche et celui du dimanche matin ne sont pas les mêmes. De son escapade matinale, il sera revenu fourbu mais heureux, ayant pu durant le temps de sa course se pavaner au milieu de ses congénères, exhibant ses nouvelles chaussures de sport qui permettent de courir plus vite, plus efficace, effectif, efficient.
Le sportif amateur pourrait aussi bien s’entraîner en groupe un soir ou deux de la semaine pour s’affronter le dimanche à un autre groupe de ses semblables.
Les plus extrêmes iront jusqu’à pratiquer vélo d’appartement, squash ou levage de fonte tout au long de la semaine, une heure par ci, deux heures par là et pourront même et toujours en semaine passer une journée entière au golf – en particulier les jours de grève de la confrérie médicale. Le dimanche se retrouvera réservé à des tournois plus ou moins amicaux de golf justement, de tennis, d’équitation…
Quelques cas disséminés traverseront l’Atlantique à la rame ou tenteront l’ascension de l’Annapurna.
Et de tout ceci, quelles sont les justifications ? Qu'est-ce qui peut pousser un individu normalement constitué à pratiquer sans nécessité une activité pour le moins inconfortable, fatigante, voire dangereuse ? Ne me parlez pas de saine fatigue, la fatigue c’est tout sauf sain par définition : sensation de lassitude physique ou morale, faiblesse. Le cas du joueur de rugby et autre sport de groupe et/ou de combat peut à la rigueur s’expliquer de manière quasi animale : s’assurer l’admiration de la basse-cour ou du banc de thon si sport nautique ; séduire en exhibant sa force physique et s’imposant comme mâle alpha, la bimbo oxygénée entrevue dans le flou alcoolique de la troisième mi-temps, encourant le risque de se réveiller avec Alice Sapritch alors qu’on a dragué Claudia Schieffier.
Mais les autres ?
Le coureur du dimanche ne pourrait-il pas aller bosser à pied, à bicyclette, en patin-à-roulettes ou en skate et trouver une activité qui le dimanche le laisse près de sa femme et ses gosses ? Courir dans mon esprit est une manière pour aller rapidement, ou du moins plus rapidement qu’en marchant, du point A au point B. Si il faut abandonner Morphée ou Josiane pour aller du point A-maison au point A’-lac en voiture, courir plusieurs kilomètres pour revenir au point A’-lac de départ et reprendre la caisse pour retourner à A-maison, et bien c’est qu’à l’inverse des sportifs de groupe, Morphée ou Josiane ne l’intéresse pas vraiment. Et de dire : "Je me sens si bien après", frappe sur tes doigts avec un marteau tu verras, tu te sentiras super bien quand tu t’arrêteras.
Ça tient du masochisme.
Et traverser l’Atlantique à la rame : bel exploit que de risquer sa vie durant un mois et demi contre 12 heures au max en avion avec champagne et hôtesses, et si c’est dans le sens Europe-Amérique t’y gagnes au décalage horaire. Et pourquoi ? Pour séduire les gonzesses ? Non, parce que même si son exploit accompli, le rameur pourrait facilement séduire la ménagère autochtone, revêtu du double costume de sportif de l’extrême et d’exotique étranger, et ce malgré l’odeur d’écurie et l’haleine de trappeur, le simple fait d’avoir été capable de supporter volontairement un mois ou plus d’isolement, dans son bateau au milieu de l’Atlantique tend  à prouver que Josiane ne l’intéresse pas vraiment. Quant à celui qui se tape l’Annapurna, il ne peut même pas tenter de tromper son monde. En haut de l’Annapurna, y a RIEN.
Quelle motivation donc ? Se surpasser, se prouver à soi même que l’on peut ? Franchement, ce n’est pas de l’énergie perdue ? Ça vous plaît tant que ça de transpirer, vous fatiguer, vous faire mal, voire jouer votre peau ?
Une attitude qui relève du masochisme auto-infligé – parce que si c’est Josiane qui inflige, c’est pas pareil – avec un penchant fortement addictif. Mais bon, en fin de compte, ils ne font de mal à personne et s’ils sont heureux ainsi, que pouvons nous dire ?
Un esprit sain dans un corps sain - Deuxième partie

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