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BODY OF LIES - Mensonges d'Etat! J'ai vu, j'ai aimé!

Par Michcine


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Roger Ferris est le meilleur homme de terrain de Renseignements américain, capable d'intervenir dans des zones ultra sensibles dont personne ne sort vivant. Mais cet agent aguerri est un homme sans identité, condamné à changer sans cesse de nom, de visage et de planque, et dont le seul contact avec le monde est une voix désincarnée, à l'autre bout de la ligne. Le vétéran de la Cia Ed Hoffman (Russell Crowe magistral dans un rôle en "retraît") mène la guerre à sa façon, sur un ordinateur portable, depuis le salon de sa maison, entouré de sa femme, de son enfant, toujours le mobile accroché à son oreille, dictant à Ferris les manoeuvres lui permettant d'échapper aux traquenards et balles de l'ennemi. A ce niveau là, il ne suffit pas d'être un bon joueur d'échecs, il faut savoir jouer sur sept échiquiers dispersés dans autant de lieux. Et dans ce domaine sur son "Système Predator du dernier cri, il jongle efficacement avec une multitude de tâches sans se départir de son calme olympien et d'un souverain détachement. Tout le contraire de Ferris, toujours entre deux tirs de roquettes...Or, un nouveau chef terroriste a émergé, signant une série d'attentats à la bombe dans plusieurs pays du monde. Le film démarre sur l'un de ceux-ci perpétré à Londres, et un autre dans le très couru marché d'Amsterdam. Malgré tous les dispositifs et filatures mises en place, l'homme a échappé jusqu'ici au réseau de contre-espionnage le plus sophistiqué du monde. Et en effet, le film entraîne le spectateur dans les méandres des services secrets, tout en négigleant pas la manière parfois assez brutale et abrupte pour arriver à obtenir les renseignements voulus, même si c'est au prix de ses propres agents.

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Ferris va s'infiltrer dans le monde des financiers occultes, car  même en temps de guerre, "l'argent reste le nerf de la guerre". Il va rencontrer des fanatiques, des martyrs, plus souvent sacrifiés sur l'autel de la religion financière que volontaires, il ira jusqu'à conclure une alliance précaire avec le chef des forces Spéciales Jordaniennes, lequel est Roi après le Roi! (Mark Strong) Ferris va concevoir un plan audacieux pour amener le chef terroriste Al-Saleem à se démasquer, en créant  de toutes pièces une organisation rivale fictive, qui le mènera d'Iraq en Jordanie, de Washington à Dubai, et  va l'attirer dans un labyrinthe de faux-semblants, à la merci "d'alliés" prêts à toutes trahisons. Un monde, où il l'apprendra à ses dépens, que la confiance est la plus mauvaise des tactiques. Dans le milieu trouble de l'espionnage, le pouvoir ne se mesure ni à la qualité de votre armement, ni à la technologie dont vous disposez! Il se mesure à la quantité d'informations vitales que vous êtes capable d'obtenir, d'exploiter...ou de prétendre contrôler! L'Information est le maître-mot de cet univers! En conséquence vous ne pouvez faire confiance à personne, même pas votre meilleur ami!  Pour survivre et mener à bien sa mission l'agent savoir changer instantanément d'identité et d'accent arabe, selon qu'il travaille en sous-marin, tente d'infiltrer une planque ou de se faire passer pour un banqier américain....Soulignons au passage le jusqu'au boutisme de Leonardo DiCaprio, qui n'a pas hésité a apprendre de nombreuses phrases dans la langue du Moyen-Orient, et le résultat est bluffant.  Body of Lies adapté du livre de David Ignatius, journaliste experimenté qui a suivi pendant 10 ans les activités de la CIA, est une histoire palpitante qui demande une grande attention si on veut en suivre les méandre et rebondissements Mais ce qui fascine de prime abord, c'est la manière d'opérer de Ridley Scott, plusieurs caméras, certaines en mode steady-Cam filmant de 4 côtés différents, une même scène. Imaginez le tableau, vous courrez comme un fou dans les rues pour éviter les explosions, cela saute de partout, vous ne voyez même pas que le énième cadreur, perché dans un arbre à 100 mètres de là, est en train de zoomer sur vous. Quelques secondes plus tard, deux hélicos  déboulent au-dessus de vous en vrombissant, et à 3000 mètres d'altitude deux avions tournoient pour prendre les meilleurs vues aériennes dans les coins reculés du désert... pendant que Scott  l'oeil rivé sur le moniteur, sait déjà comment il va monter tout cela au final!  En dehors de cette manièred'opérer assez muslée,  il y a aussi le contenu: Scott nous fait découvir le mode opératoire de la Cia dans un univers si mal connu et face à un ennemi difficile à localiser, mais aussi et surtout, le peu de cas fait pour les "agents" envoyés sur place, pour qui la vie ne tient souvent qu'à un fil..Au fait, je me demande si certaines blessure de DiCaprio ne sont pas réelles, après avoir été la cible de tirs et d'explosions...Enfin parlons ici d'égratignures qui restent visibles jusqu'à la fin..

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Bref, Ferris dirigé par Hoffman, bien calé dans son fauteuil, (sauf une fois où il déboulera tel un éléphant dans un magasin de porcelaines)  et qui va déploier  à distance ses propres subterfuges, sera plus d'une fois confronté avec les ennemis d'en face, et alors qu'il demandera de l'aide, comprendra bien vite que Hoffman, inspiré par un attachement fanatique à la sureté nationale, n'hésitera pas un seul instant à sacrifier son meilleur agent, qui heureusement pour l'histoire, ou la Iraqmorale, échappe plus d'une fois à la mort. Il devra donc aller jusqu'au bout dans cette voie sans issue, mener à terme son coup de bluff, avec l'angoise d'être non seulement trahi par son chef, mais aussi avec celle d'être percé à jour par son allié du moment. Le voilà pris entre deux feux, partagé entre sa loyauté à la Cia et ses engagements à l'égard d'Hani, le Roi après le Roi (le très élégant et racé dandy (Mark Strong), à la tête du GID, Service de Renseignements jordanien. Cet homme dont l'élégance et l'aparente sérénité masquent mal la puissance et la cruauté, est passé maître dans l'art de l'intérrogatoire et de la "persuasion soft"  afin d'obtenir sans peine les secrets dont il a besoin.  Afin de ramener un peu de calme, Ridley Scott à également placé le romantisme aux avants-plans, en enrôlant Golshifteh Farahani, une actrice iranienne très populaire dan son pays. Cette "romance " sur fond de différences culturelles, là où une femme de là-bàs ne peut toucher ni être touché par un homme, éclaire un peu plus le spectateur sur certaines coutûmes aux Moyen-Orient.  (Ridley Scott est probablement le réalisateur hollywoodien qui connaît le mieux le Moyen-Orient, il en a parfaitement capté le feeling et l'ambiance) Golshifteh incarne une infirmière qui dans un premier temps ne prêtera aucune autre attention que celle de soigner les morsures de chien que Ferris dea encourues lors de l'une des ses nombreuses cavales. cavales..mais qui petit à petit sera désarmée par sa générosite et sa sincérité. .

Voilà planté le décors,

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Brèves: le rôle d'Hoffman marque la quatrième collaboration Crowe/Scott: Gladiator-Une Grande Année-American Ganster.

Hormis une grande explosion et une attaque par des chiens féroces, DiCaprio a personnellement exécuté toutes les cascades...(d'où les blessures dont je parle plus haut??)

Il a apporté le même soucis de réalisme dans son apprentissage de la langue arabe, où c'est principalement la gorge qui travaille, d'où l'énorme difficulté pour un étranger d'en assimiler le prononçé!. Il lui a fallu utiliser des muscles dont on ne se sert pas dans les autres langues. D'après son répétiteur, Leo a été un merveilleux étudiant, il lui fournissait un texte quelques instants avant de tourner la scène, et deux minutes après DiCaprio la ressortait à la perfection, avec l'accent adhéquat.

Mes impressions: Ridley Scott réalise encore à 71 ans, l'un des meilleurs thrillers après Américan Gansters son dernier masterpiece. On l'attendait donc au tournant, et il a parfaitement négocié le virage en question. Avec Body of Lies, le réalisateur délivre un thriller haletant qui éblouit par son intelligence,  avec des situations et des personnages fascinants, et qui en plus, réussit la gageure de  proposer un sujet délicat, le Moyen-Orient, là où plein d'autres se sont plantés.  DiCaprio est épattant, et Russel Crowe, avec son accent Virginien et son embonpoint est impérial

Cote 9/10

 http://wwws.be.warnerbros.com/bodyoflies/befr/video_01.html

Body of lies



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