Je ne fais pas partie de ceux qui suivent avec passion le combat des chefs au parti socialiste. Certes,non, toutes ces chamailleries, ces turpitudes m'apparaissent d'une futilité périssable et parfois pénible. Tout juste les observé-je de très loin à travers la lorgnette de la toile, en pensant à la sagesse de ce bon vieux La Bruyère contemplant Versailles :
Dans cent ans le monde subsistera encore en son entier : ce sera le même théâtre et les mêmes décorations, ce ne seront plus les mêmes acteurs. Tout ce qui se réjouit sur une grâce reçue, ou ce qui s'attriste et se désespère sur un refus, tous auront disparu de dessus la scène. Il s'avance déjà sur le théâtre d'autres hommes qui vont jouer dans une même pièce les mêmes rôles ; ils s'évanouiront à leur tour ; et ceux qui ne sont pas encore, un jour ne seront plus : de nouveaux acteurs ont pris leur place. (De la cour)
Même agitation, éternelles intrigues. Il n'y a guère que la littérature pour nous sauver de ce néant tumultueux.