Vendredi soir, Lopez avait créé la surprise en dominant Juan Martin Del Potro, pourtant largement favori.
Hier soir, la paire Verdasco-Lopez avait apporté le point nécessaire à l'Espagne pour virer en tête en battant la paire Calleri-Nalbandian.
Ce soir, Verdasco est devenu le héros de tout un pays en lui offrant la Coupe Davis à l'issue d'une bataille longue de cinq sets face à Jose Acasuso.
Fernando Verdasco bat Jose Acasuso 6-3 6-7 4-6 6-3 6-1
Acasuso a toujours l'air de débarquer fraichement de la Lune et Verdasco est tendu comme un slip.
Les deux joueurs entament la rencontre sur de bonnes bases, tous deux agressifs en retour et solides sur leurs mises en jeu. Le public est tout de suite à bloc.
Acasuso réalise quelques points très inspirés et trouve de beaux angles mais commet aussi de grosses fautes bêtes.
Lors du 6eme jeu du set, Acasuso se retrouve avec trois balles de break contre lui suite à un superbe passing de l'Espagnol. Une seule suffira à ce dernier: Acasuso lui offre le break sur un coup droit décroisé qui sort largement.
Très lent, très pâle, Acasuso limitera la casse par la suite en évitant le double break mais ne parviendra jamais à refaire son retard. Pourtant, quand Verdasco sert pour le set, le public aidant, il concède une balle de break qu'il sauve magistralement. 6-3 Espagne.
A l'entame de la deuxième manche, Verdasco, victime de son relâchement, se fait surprendre d'entrée et perd son service. Acasuso est enfin entré dans la partie et mène 3-0. Voilà qu'il bondit, laisse Verdasco à trois mètres de la balle.
Pendant ce temps-là, niveau arbitrage, c'est n'importe quoi. Tout le monde se mèle d'un overrule de l'arbitre de chaise. Ca tourne à la kermesse. La polémique est définitivement lancée.
Visiblement déconcentré, Acasuso frise la correctionnelle et manque de se faire breaker mais de bonnes balles de services et le filet, lui évitent ce désagrément.
Mais sur son engagement suivant, il commet à nouveau beaucoup d'erreurs et doit sauver trois nouvelles balles de débreak, ce que Verdasco l'empêche consciencieusement de faire grâce à un superbe revers court croisé. Tout est à refaire et...il le fait immédiatement! Il redevient agressif et distille de nouveaux coups qui font mouche et clouent l'Espagnol sur place, notamment avec un décalage coup droit fulgurant.
Mais lorsqu'il sert pour le set, le refrain revient: il tremble et commet deux erreurs. Verdasco, aidé par le filet, se procure deux balles de break. La deuxième sera la bonne. C'est parti pour un tie-break intense que Acasuso finit par remporter 7 points à 3. 7-6 Argentine.
Le début du troisième set nous offre le petit jeu du "j'te breake, tu m'breakes, on s'breake", pourtant plus prisé sur le circuit féminin. C'est Acasuso qui finit par confirmer le premier. L'hystérie est à son apogée dans les gradins. Verdasco commet une foule de fautes dont d'hallucinantes double fautes qui sont flippantes. Il revient tout de même à 4 partout. Le niveau de jeu est bien meilleur tout à coup: c'est un set de fous qui se joue aux nerfs.
Acasuso breake à nouveau pour servir pour le set. Son dernier jeu est poussif; il rate trois balles de set mais conclut finalement sur la quatrième. 6-4 Argentine.
Dans le quatrième set, tout se déroule calmement jusqu'à ce que Acasuso craque sous la pression et cède son engagement sur un revers balancé dans le couloir. Verdasco mène alors 4-2 mais comme par hasard, Acasuso se réveille et met la pression à son tour: il a deux balles de break. La première, il s'en débarrasse en sortant un coup droit long de ligne. La deuxième, il la vomit avec un retour dans le bas du filet. Sur un fabuleux passing en bout de course, il voit une nouvelle opportunité de débreaker se présenter à lui puis...s'envoler.
Verdasco vient sauver sa mise en jeu au filet et s'adjuger la manche. 6-3 Espagne.
Acasuso se fait soigner pour des douleurs au ventre. Il est un peu éteint ce qui permet à Verdasco de prendre l'ascendant très rapidement dans la dernière manche. Très vite, l'Espagnol mène 4-0. L'Argentin vendange beaucoup, prend trop de risques, tandis que Verdasco est frais, pétillant et l'asphyxie. Il frappe fort, joue les lignes.
Le reste du set n'est qu'une lente agonie pour l'Argentine qui finit par s'incliner. 6-1 Espagne.
Sans Rafael Nadal, les Espagnols ont créé l'exploit de contrer les Argentins.
L'avenir nous dira si David Nalbandian aura digéré cette défaite cuisante. Il ne vivait que pour la Coupe Davis. Saura-t-il rebondir?
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