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100% Marvel Daredevil 14 : Le Diable dans le bloc D

Par Franck Aniere

Pour les fiches de lecture, je sépare en deux parties : un petit résumé de ce que je pense du livre, sans aucune révélation. Pour l’article plus détaillé, donc susceptible de contenir des révélations sur l’épisode, il faudra cliquer sur le lien en bas de ce résumé.

Avec un peu de retard, je peux vous commencer à vous faire quelques fiches de lecture sur mes derniers achats. Comme la réédition du run de Bendis sort demain, je me suis dit que ce serait une bonne idée de revenir sur la suite de ce run, à savoir les épisodes écrits par Brubacker. Ces épisodes sont vraiment très bons, dans la lignée de ceux de Frank Miller montrant un Daredevil poussé à bout et devant lutter contre lui-même tout autant que contre ses ennemis.

Suite au run de Bendis et Maleev, nous retrouvons Daredevil en prison. Après avoir vu son identité dévoilée par un tabloid, Matt Murdock avait fini par craquer et se déclarer nouveau Caïd de Hell’s Kitchen avant de finalement se faire arrêter par les fédéraux.

L’album commence par un bref passage montrant qu’un nouveau Daredevil veille sur Hell’s Kitchen pendant que le véritable Diable rouge croupit en prison. Tout au long de cette aventure, nous assistons au déroulement d’une implaccable machination qui a pour but de faire craquer Daredevil. Il faut dire que rien ne lui est épargné : son ami Foggy est tué (de façon à ce qu’il l’entende mourir), les autorités le déplacent du quartier sécurisé aux cellules normales malgré sa cécité, les vilains tentent de lui faire la peau et on le pousse à s’entretuer avec le Caid.

Depuis que Frank Miller a litteralement transcendé le personnage de Daredevil, on sait que ce dernier n’est pas bien solide mentalement (mais bon il n’est pas encore au point de Sentry). Il a déjà craqué lorsqu’il a été soumis à une tension extrème lors de Born Again, et ces dernières années n’ont pas été faciles non plus (la mort de Karen Page étant une sacrée épreuve). Il n’est donc pas surprenant de le voir encore une fois à la limite de la folie alors que tout son univers a encore basculé. Comme Bendis avant lui, Brubacker montre ici sa très bonne connaissance du personnage et de ses failles. En plus la réutilisation de l’identité de Mike Murdock montre bien que Brubacker est bien documenté sur son sujet, vu que ça fait quand même environ 30 ans que cela n’avait pas été utilisé dans une aventure de Daredevil.

Cette histoire se lit vraiment très bien. Comme je l’ai écrit plus haut, on n’est pas dans un récit purement super-héroïque mais plutôt dans une ambiance de thriller (un peu comme dans Sleeper). Certes, la communauté des super héros et super vilains est là, mais l’ambiance n’est pas la même que lors d’un épisode des Fantastiques par exemple. C’est dommage que le gros décalage entre la VO et la VF ait gâché une des surprises du récit, à savoir l’identité du faux Daredevil. C’est quand même très bien amené, tout comme le magistral coup de théâtre final (mais je ne le donnerai pas, ça gâcherait tout).

J’ai beaucoup aprécié l’illustration de la dualité entre Murdock et Daredevil. On passe sans cesse du numéro de pauvre aveugle au prédateur nocturne qui tente de se venger ou tout simplement de sauver sa peau. L’utilisation du personnage du Punisher est une ficelle un peu grosse (surtout vu comment il arrive en prison), mais malgré cette maladresse ça passe pas mal (surtout pour montrer que Daredevil n’a pas complètement renié ses principes). La rivalité avec le Caïd est pas mal rendue aussi, et la partie de l’histoire consacrée à la mutinerie est haletante.

Passons maintenant au dessin de Michael Lark. Il y a du bon et du moins bon, Lark a un peu de mal avec les visages (sauf celui de Murdock) mais le reste est très bon. Une chose que j’appréciais chez Miller, c’est sa façon de mettre en valeur les acrobaties de DD. Ici le style est différent (on ne détaille pas toutes les étapes des mouvements comme chez Miller) mais le rendu des acrobaties est tout aussi bon et ça m’a beaucoup plu. Cela donne un style plus dynamique que celui de Maleev, et franchement ça rend la lecture très agréable.

En résumé, un excellent album consacré au Diable rouge. Si vous avez aimé le DD de Miller et que vous aimez le style thriller/polar de Brubacker, vous aimerez ce run qui commence en beauté.


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