Chaque jour, services de renseignements et mouvements terroristes se livrent une guerre sans merci au nom d'idéologies que tout oppose. Pourtant, terroristes et agents secrets mènent presque la même vie. Une vie de clandestinité, de manipulation, de mensonges et d’anticipation. Alex et Al Barad sont deux d'entre eux. A la tête du contre-terrorisme de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) pour l'un et d'un réseau terroriste libanais pour l'autre, ils s'affrontent au moyen d’attentats, d’assassinats et de l’une des armes les plus redoutables : les êtres humains. Diane, étudiante, et Pierre, délinquant, vont tous deux être recrutés, formés et endoctrinés par les deux bords. Au mépris de leur vie.
Note :
Secret défense, le dernier film de Philippe Haïm (Barracuda, Les Dalton) s’avère extrêmement prenant au moyen d'un suspense tenace et d’une mise en scène nerveuse. Les scènes d’action sont bien filmées. Mais si le film marque, c’est aussi en raison de sa violence. Il s’agit moins de scènes sanglantes que de dureté dans le traitement de certaines séquences (sodomie, prostitution, isolement pénitentiaire, passage à tabac, etc).
Surtout, l’histoire m’a beaucoup intéressée. J’ai apprécié la dualité de points de vue. Entre la DGSE et les Islamistes, entre Diane et Pierre. Pourtant, j’ai un chouïa préféré sa formation à elle, comme agent secret, que son engagement à lui, dans le Djihad islamique. Le parcours initiatique de Diane est comme souvent dans ce genre de films bien fait, dynamique et entraînant. Et d’autant plus intéressant qu’il est rare de voir de quelle manière les agents secrets de la DGSE sont formés – et non les personnages plus fictifs que sont James Bond ou Jason Bourne. Et je peux vous assurer que cela déménage !
Toujours d’un point de vue scénaristique, le film aborde un aspect intéressant : celui des agents secrets d’origine maghrébine ou du Moyen-Orient. Ils s’avèrent très utiles à la DGSE pour leur connaissance de la langue et de la culture des pays espionnés, ainsi que par leur faculté à se faire passer pour "l’un des leurs". Pourtant, en cas de problème, ils sont davantage suspectés que leurs homologues d’origine européenne. On les soupçonnera plus facilement de mener un double jeu pour le compte des terroristes. Humiliant pour des agents qui en ont bavé deux fois plus afin de servir leur drapeau.
Au-delà de l’intérêt de l’histoire, il manque le quelque chose qui fait que l’on adhère entièrement à un film. Dans Secret défense, on accroche par la force des choses en raison du rythme soutenu voire éreintant mais l’on n’éprouve pas tellement d’empathie pour les personnages. Pourtant, les acteurs sont plutôt convaincants : Nicolas Duvauchelle, Vahina Giocante et surtout Gérard Lanvin. Mais il manque ce "plus"...