Magazine Culture

Anthologie permanente : Alessandro De Francesco

Par Florence Trocmé

car si jamais il nous semblait vraiment impossible d’imaginer
ce qu’est la mort  il y a toujours les objets pour nous le rappeler

poupées  bibelots  fauteuils
et aussi les appareils électroménagers
comme toutes les autres machines activées par de l’énergie extérieure
et cette énergie  cette lumière
ne sentent pas  mais elles sont là

même une orange qui tombe de la fenêtre

roule pendant quelques mètres  éclate en morceaux sur la route et pourtant
il n’y a eu aucune douleur

che se mai ci sembrasse proprio impossibile immaginare
cos’è la morte  ci sono sempre gli oggetti a ricordarcelo

bambole  soprammobili  poltrone  
anche gli elettrodomestici
come ogni altra macchina attivata da energie esterne
e queste stesse energie  questa stessa luce
non sentono   ma ci sono

persino un’arancia che cade dal finestrino

rotola per qualche metro  scoppia in pezzi sulla strada eppure
non c’è stato alcun dolore

*

et à la fin qu’est-ce que c’est que ce réel
car s’il n’est pas un quelque chose  il n’est pourtant pas un rien
parce que dans le manque de son
d’un après-midi opaque  ensoleillé
il y a cette douleur-là  que l’on ressent quand même

l’escargot  comme la baie
éclate sous le pas  le sac
à provisions s’abat sur le pavé
quand je rentre le soir fatigué
et le câble qui me lie au temps se décolore

et s’il est vrai qu’il n’y a que cette langue
dont on peut dire qu’elle est
(ou peut-être aussi la vie
dans son mouvement stupéfiant)
d’où vient alors qu’on ne peut pas penser le vide
sinon comme une forme  un récipient

e alla fine cos’è questa realtà
che se non è un qualcosa  non è neppure un niente
perché nella mancanza di suoni
di un pomeriggio opaco  assolato
c’è questo dolore qui  che comunque si sente

la chiocciola  come la bacca
scoppia sotto al passo  tonfa
sul selciato il sacco della spesa
quando torno a sera e sono stanco
e scolora il cavo che mi lega al tempo

e se è vero che questa lingua sola
la si può dire essente
(o forse anche la vita
nel suo stupefacente movimento)
allora da dov’è che non si pensa il vuoto
se non come una forma  un recipiente

Alessandro De Francesco, Lo spostamento degli oggetti - Le déplacement des objets, Traductions de Doriane Bier, Alessandro De Francesco et Laurent Prost, Vérone, Cierre Grafica / Anterem, 2008

bio-bibliographie d’Alessandro De Francesco

Index de Poezibao
Une de Poezibao
Sur simple demande à [email protected] :
→ Recevez chaque jour de la semaine "l'anthologie permanente" dans votre boîte aux lettres électronique
ou
→ Recevez le samedi la lettre d’information, avec les principales parutions de la semaine sur le site (les abonnés à l’anthologie reçoivent automatiquement cette lettre)
• Merci de préciser "abonnement à l’anthologie" ou "abonnement à la lettre seule″


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Florence Trocmé 18683 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines