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Le plaisir de chanter : archétype du film bobo et chiant

Par Bebealien

Il m’arrive d’aller voir un film qui ne me tentait pas du tout de prime abord en suivant les critiques. Le cas du jour est particulièrement emblématique. Encensé dans la presse que je lis, passage au grand journal avec critique dithyrambique de Telerama / Cinelive / Libé (j’aurai du me méfier)… Je me suis dit : allez, soyons fou, ca fait longtemps que je n’ai pas tenté un film français qui ne soit pas un film de genre. Autant le dire de suite : les critiques cinés sont des cons incultes et bouffis d’orgueil.

Le plaisir de chanter – Le plaisir de se faire chier

Un couple d’agents secrets improbables est chargé de récupérer une clé USB que détient la veuve idiote d’un homme d’affaire véreux. Celle-ci prenant des cours de chant lyrique, tout le microcosme international des agents secrets va se croiser lors de cours où chacun va chercher à devancer l’autre. Et puis il y a aussi plein de gens tout nus pour meubler une heure et demie de vide.

Mais pourquoi diable n’ai je pas écouté mon instinct qui me disait dès l’affiche que le film allait être raté…

Ce film est une merde. Ce n’est pas très souvent que je fais ce genre de jugements péremptoires, mais pour une fois, c’est mérité et sans appel. A la base, le scénariste / réalisateur se gargarise de faire une parodie de film d’espionnage prétexte surtout à faire des chassés croisés amoureux décrits comme libertins, mais qui ne valent pas mieux qu’une publicité Charal en terme d’érotisme. Le concept aurait pu donner quelque chose d’intéressant, c’est juste une baudruche dégonflée au bout de trois minutes.

Bref c’est le prototype parfait du film bobo de merde qui pète plus haut que son cul et qui veut se draper dans le film d’auteur pour combler un vide narratif énorme, des acteurs mal dirigés ou laissés en roue libre (à part peut être Marina Foïs qui s’en sort en faisant sa Robin des Bois) et surtout un prétexte à foutre tout le casting à poil sans vraiment de justification.

La scène d’action du film, qui n’est pas drôle pour une parodie et ringarde si on la regarde sérieusement

Quelque part, et en regardant le public dans la salle, suite à ma consternation en fin de séance, je commence à comprendre un peu mieux… Le film (aussi nul dans ses scènes d’actions indignes de Julie Lescaut que dans ses tentatives d’humour pachydermiques ou son érotisme de troisième zone) se veut surtout provocateur pour une gauche caviar qui pense s’encanailler en voyant un film où on voit des touffes (celle de Fois et celle de Balibar) et quelques quéquettes, et où entre deux plans on aperçoit vaguement une arme à feu. Le genre de film qui leur permet de dire le soir : Jean Charles qu’est ce qu’on est hype, on vient de voir un film dévergondé…

Marina Foïs dans une de ses quelques scènes habillées. L’une des rares choses à sauver du film. Et encore…

Sauf que pour le spectateur cinéphile de base que je pense être, l’impression est plutôt d’assister à un grand néant artistique. Image moche, scénar à chier, casting raté, humour de merde, action nulle, espionnage ridicule, bref un film totalement à côté de la plaque. Mais ce qui fait le plus mal aux fesses, c’est de se dire que ce genre de films arrive encore à trouver des financements alors qu’il se vautrera au box office et n’a strictement aucun intérêt. Et dire que pendant ce temps de vrais films avec du fond et de la forme galèrent à se monter…

Julien Baumgartner au premier plan, l’acteur le plus tête à claque que j’ai croisé depuis longtemps. Au secours.

Il y a définitivement quelque chose de pourri au royaume du ciné français. Heureusement qu’on voit poindre une nouvelle génération prêt à en découdre avec le ciné à la papa, car si on suit l’exemple de se Plaisir de Chanter, autant dire qu’on est loin de sortir du trou. Vous l’avez compris, si jamais vous avez dans votre entourage des gens que vous n’aimez pas ou à qui vous voulez faire une mauvaise blague, proposez-leur d’aller voir le film en leur disant que les critiques sont excellentes. Vous tiendrez là une bonne vengeance mesquine…

P.S. Si vous voulez vous marrez, comparer ma critique à celle des journaux dits spécialisés sur allocine…


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