Un baril à 75 dollars “équitable”, déclare le roi Abdallah d’Arabie

KOWEIT, 29 nov 2008 (AFP). Le roi Abdallah d’Arabie saoudite, premier pays exportateur mondial de pétrole, a estimé que 75 dollars le baril serait un prix “équitable”, dans une interview publiée samedi par le quotidien koweïtien Al-Sieyassah.

“Nous pensons que le prix équitable du pétrole est de 75 dollars le baril”, a déclaré le souverain saoudien dont le quota au sein de l’Opep est fixé à environ 8,5 de millions de barils par jour, soit un peu moins du tiers de la production du cartel.

Les propos du roi Abdallah ont été publiés au moment où l’Opep se réunit au Caire pour étudier une baisse de la production alors que les prix sont tombés au plus bas depuis près de quatre ans la semaine dernière, sous le seuil de 50 dollars le baril.

Le roi d’Arabie saoudite a souligné que les revenus pétroliers restaient la “principale ressource des budgets des pays de la région qui détiennent le tiers des réserves mondiales”.

“C’est aussi le nerf de l’activité industrielle dans le monde et il n’y a pas à l’heure actuelle d’alternative au pétrole”, a-t-il dit.

“Nos budgets n’étaient pas calculés en fonction des prix atteints (ces derniers mois), mais en fonction de prix inférieurs”, a toutefois souligné le roi d’Arabie saoudite, en évoquant la flambée des prix de l’été dernier, période qui a vu le baril grimper jusqu’à près de 150 dollars.

“Tout ce qui venait en plus était considéré comme des surplus pour nos fonds souverains”, a-t-il rappelé.

Par ailleurs, le roi Abdallah s’est voulu rassurant sur les retombées de la crise financière internationale sur l’économie saoudienne en déclarant que “l’économie saoudienne est solide et que le plan de développement quinquennal est en cours d’exécution”.

“Le plan quinquennal de développement sera exécuté comme prévu avec des dépenses de plus de 200 milliards de dollars, en plus de tout ce qui est consacré dans les budgets à venir aux projets d’infrastructure et d’urbanisme”, a-t-il assuré.

Le souvrain saoudien a estimé que la crise financière internationale avait été amplifiée par la couverture médiatique et appelé les Saoudiens à “se rassurer sur la solidité de l’économie saoudienne”, affirmant que “le peuple saoudien ne subira aucune perte” même s’il a reconnu un “climat de craintes et de crispation” dans les milieux d’affaires .

Il a par ailleurs démenti une information publiée récemment par le même quotidien koweïtien sur une demande d’aide des Etats-Unis de 120 milliards de dollars.

“Ceci ne s’est jamais produit, l’Amérique, les pays occidentaux et même les pays de l’Est affectés par la crise financière ont des économies géantes et elles n’ont pas besoin de nous”, a déclaré le roi Abdallah.

A propos de la crise financière, le souverain saoudien a prédit qu’elle allait se dissiper dans “un an et demi”, en se basant sur les avis des experts.