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Lectures du mois de novemebre

Publié le 30 novembre 2008 par Mcabon

Novembre, mois pluvieux. Novembre mois de lecteur heureux. En voici quelques unes.

Comme une chanson dans la nuit, d'Alain Rémond. Suivi de Je marche au bras du temps, Alain Rémond raconte sa vie après son départ de Télérama. En dépit de quelques longueurs et redondances sur ses rencontres avec ses lecteurs, suite à la publication d'un précédent livre sur son enfance, Alain Rémond sait toucher par un sens de la formule où transpire une profonde humanité. On peut retrouver cet esprit acéré dans la Croix chaque jour dans un billet d'humeur.

Tigres et tigresses, histoire intime des couples présidentiels sous la Vème république, de Christine Clerc. Ou comment la vie politique est indissociable de la vie intime des tenants du pouvoir. De Charles et Yvonne De Gaulle, et le paiement de leur dactures d'électricité, à Nicolas et Cécilia Sarkozy, et le bling-bling, la petite histoire rencontre la grande. Christine Clerc met son talent de conteuse au service d'un livre majeur pour une meilleure compréhension de la Vème république. Sur le plan imaginaire, on lira Une vie française, de Jean-Paul Dubois, sans conteste son meilleur roman, où la vie du héros se fond dans les événements politiques du moment.

http://www.youtube.com/watch?v=sfXNXQA7kBA

Du même auteur, de Nan Aurousseau. Brut, abrupt, brute. Ce deuxième roman de Nan Aurousseau prend à la gorge. Devenu célèbre grâce à un premier roman remarqué, qui lui permet de bénéficier d'un compte en banque imposant et le mettant à l'abri du besoin, le narrateur se fait tirer dessus, un beau matin, par sa voisine. S'ensuit une course- poursuite contre le temps, les apparences pour cet ancien taulard. Vif et rythmé, le livre ne marquera pas son temps mais se lit d'une traite.

Le Pont des soupirs, de Richard Russo. Edité par Quai Voltaire, sur un superbe papier de couverture bleu, Richard Russo reprend sa thématique de prédilection dans son dernier ouvrage : les soubresauts d'une petit ville américaine à travers l'existence de quelques uns de ses habitants. Les parents de Louis C. Lynch, surnommé Lucy, mènent une vie tranquille. Le père est livreur de lait, la mère tient la comptabilité de quelques entreprises locales. Après son licenciement, le père reprend une petite épicerie, envers et contre la tendance au développement des supermarchés dans les années 60. La boutique fonctionne tant bien que mal mais devient un lieu de rencontre de quatre jeunes : Louis et Sarah, sa petite amie, et Bobby Marconi, un ami d'enfance de Louis, et Nan, l'une des plus belles filles de la ville. A soixante ans, Louis se met à rédiger ses mémoires et se replonge dans son passé et son enfance. Et il raconte. Le jour où on l'a enfermé dans une boîte, le soir où un noir avec qui Sarah se trouvait au cinéma se fit tabasser dans la rue sans que personne ne lève le petit doigt, les doutes de sa mère sur la survie de l'épicerie familiale, les secrets familiaux entre l'amour et la passion. Pendant que Louis écrit sa vie, dans une forme de thérapie, Bobby, devenu Noonan, s'apprête à revenir aux Etats-Unis, des années après avoir quitté le pays. Peinte mondialement célèbre, il est installé à Venise où il se bat lui aussi contre ses démons, entre la haine contre son père et son amour contrarié pour Sarah. Dans la droite ligne de la Chute de l'empire Whiting, ou du Phare de Mohegan, et Quatre saisons à Mohawk, 700 pages rafraîchissantes. Le type de livre qui donne envie de reprendre les transports en commun, une couverture sur son canapé, ou bien une insomnie pour replonger dans ce typique roman américain contemporain.

God save les françaises, de Stephen Clarke. On avait laissé Paul West, aux prises avec son ancien patron, et prêt à monter un réseau de salon de thé, le bienommé « My tea is rich » à Paris dans le livre précédent, God Save la France. Le sujet de sa majesté adore son pays mais craque pour les françaises. Tant pis pour lui. Celles-ci lui font la vie dure. Les beaux-parents potentiels ont tendance à forcer sur la bouteille, les douches provinciales selon un mode d'emploi satanique, les françaises à être trop attirantes pour pouvoir leur résister. Le flegme britannique est mis à rude épreuve devant l'ensemble de ces tentations. Après sa rupture avec Florence, Paul, vers la moitié du livre, se met à remonter sur Paris pour s'occuper de son projet de salon de thé. Ce livre dérive alors, mais cela reste marrant, vers un condensé des défauts de la bureaucratie française, comme sait si bien l'écrire l'américain Ted Stanger. Sur le thème du déclin de la culture française on peut également lire l'article ou le livre de Donald Morrison.

http://www.youtube.com/watch?v=_GwX9KTaj7o

Thèmes abordés :aurousseau, clarke, clerc, Littérature, Morrison, rémond, roman, russo, stanger

Ce bulletin a été publié le Dimanche 30 novembre 2008 20:24 et est classé dans Général, LittératureVous pouvez suivre les réponses à ce bulletin avec le fil RSS 2.0. Vous pouvez répondre, ou faire un rétro-lien depuis votre site.


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