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Les envoûtés

Par Madame Charlotte


Auteur: Witold Gombrowicz
Titre original : Opetani
Éditeur : Folio
1ère édition : 1939
Nb de pages : 468
Lu : août 2007
Ma note :

Quatrième de couverture :
Paru en feuilleton simultanément dans deux quotidiens polonais durant l'été 1939, ce roman fut interrompu par la guerre. Les trois derniers chapitres, qu'on avait crus définitivement perdus, ont été retrouvés en 1986 et confèrent au roman un étonnant dénouement. " Dans Les envoûtés, le génie de Gombrowicz bouleverse les données traditionnelles du roman noir. Il explore ici sa propre légende et révèle son originalité : dédoublement, amour-haine, répulsion, possession et culpabilité. "

Mon avis :
Waltchak, un jeune moniteur de tennis se retrouve à la pension de Mme Okholowska au beau milieu de la campagne polonaise, pour y entraîner sa fille Maya, jeune joueuse de tennis à l'avenir prometteur. Très vite une atmosphère pesante et intrigante se met en place. Le voisinage du château de Myslotch y est pour beaucoup. Habité par un vieux prince prisonnier dans sa folie, de son valet et de son secrétaire, fiancé de Maya, le château tiendra un rôle important dans l'histoire. Le secrétaire entretient habilement la folie de son prince, tandis que sa fiancée entame une relation étrange avec son entraîneur, faite de répulsion et d’attirance. Le thème du double sera largement exploité tout au long du roman. La recherche de soi, la comparaison et l’assimilation à l’autre est l’une des grandes problématiques du livre.
Le château, gothique et glauque à souhait fait aussi très vite l’objet d’un mystère. Un pensionnaire de Mme Okholowska, historien d’art attiré par les potentielles richesses artistiques du château, se verra impliqué dans sa curieuse histoire. Une pièce prétendue hantée fait la terreur du vieux valet et du prince, délirant et désespéré la plupart du temps. Commence alors une intrigue où l’histoire d’amour et de haine entre Maya et Waltchak se mêle au mystère de la pièce hantée. On suit avec un intérêt croissant leur étrange destin. Malgré quelques longueurs et ce qui pourrait sembler une digression en ce qui concerne le séjour de Maya et Waltchak à Varsovie, l’auteur se remet aisément dans le vif du sujet pour relie tout les éléments avec aisance et finesse.
Le dénouement, digne des meilleurs policiers, et assez surprenant et peut décevoir. Pour ma part j’ai adoré le final, c’est du grand art. Tout le roman, bâti sur du fantastique, nous montre au dernier moment une toute autre réalité. La dimension psychologique est prédominante du début à la fin, mais on ne s’en rend réellement compte qu’au dernier moment. La peur de l’inconnu, le double, la pression sociale, l’autosuggestion, voilà ce qui fait d’un roman qui aurait pu être une suite de clichés un grand livre psychologique. Génial !


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