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Entre l’os de seiche et la baleine : qu’est-ce qu’une Européenne « normale » ?

Publié le 03 août 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Le clin d’oeil de CLIO pour RELATIO : Entre os de seiche et baleine…L’Europe est comme écartelée. C’est esthétique, avec des retombées médicales, bien sûr. Dans la mode, chez les couturiers et dans les agences de mannequins (bien qu’elles s’en défendent), c’est la ligne Giacometti. Avec la dictatures des régimes et la multiplications des cas d’anorexie… Les femmes ne sont pas les seules concernées :je connais un grand patron (mais oui) français qui refuse d’embaucher (ou de promouvoir) des gros.

Botticelli, Rubens et quelques autres dans les poubelles de l’histoire : ce n’est pas nouveau. Que l’obésité soit un fléau croissant c’est évident :Après les grosses américaines, voici le temps des grosses Européennes …

Mais ce sont les femmes « normales » qui finissent par se sentir anormales et s’en trouvent bourrées de complexes. Comme si minceur était maigreur. 

Rubens (Trois Graces)

Les femmes « normales » ?  Ni maigres, ni graisseuses, mais « avec ce qu’il faut où il faut », donc avec « des seins pour des mains d’honnête hommes » (comme les miens) et des fesses sculptées ni comme des édredons ni comme des planches à laver mais comme de bons oreillers (comme les miennes). Je ne me reconnais pas dans ces clous qui défilent, avec leurs baguettes de tambour en guise de jambes, leurs os proéminents en guise de hanches, leurs fesses creuses, leurs cuisses de mouche.

Il paraît que c’est le « système pro ana ». Une vraie religion ou une idéologie, avec, comme écrit Libé,  «  les dix commandements des poids plume : tu ne seras jamais assez maigre, la nourriture sera ton ennemie »... Femme squelette, tu brilleras… Femme clou, tu séduiras…

D’accord, faisons fondre les « gros tas », mettons en garde contre les excès de sucre et de graisse, mais l’anorexie, il faut le redire, est une maladie pas une marque de féminité.

Il paraît que la révolte gronde. En Espagne et en Italie, on a chassé des défilés de mode des grandes gamines trop effilées. Il semble que les agences de mannequins se sentent obligées de réviser leurs critères élitaires. C’est rassurant. A l’époque de la taille de guêpe, seule la taille était prise en étau, mais maintenant c’est le corps entiers qui passe au laminoir.

Mais ce devrait être à vous, les hommes, de crier, de hurler, de réclamer. Beyonce, élue femme la plus désirable par je ne sais plus qui n'est pas une femme-fil de fer...

Des clous ! On ne peut vraiment pas compter sur vous, les mecs…on est "grosse vache" à partir de quel tour de hanches?  D’ailleurs, vous aussi, vous en choppez l’angoisse du bourrelet, le complexe de la brioche, l’envie des osselets….

Entre les obsédés de la gonflette musculaire et les passionnés de la peau sur les os, on finit par ne plus avoir ce plaisir de la chair appétissante sous nos doigts de fée…

Heureusement, la mode, par définition, se démode. Ne revenons pas à Rubens. De grâce ! Mais un peu de mesure dans la minceur démesurée…Même dans filiforme, il y a forme.

CLIO

(photos eternel féminin)


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