Magazine Cinéma
Clint Easwood signe ici un film académique et pas très subtil mais dont l'un des intérêts est de nous illustrer une page de la vie américaine du début du 20ème siècle. La reconstitution de la vie quotidienne à la maison, au travail est intéressante beaucoup plus que la disparition des enfants ( une histoire vraie mais qui nous laisse un peu indifférents, à l'exception de la visite du ranch à l'atmosphère inquiétante).
Le personnage de la mère est interprété par Angelina Jolie qui avait déjà tenu un rôle de femme éprouvée sans paraître éplorée dans Un cœur invaincu où elle incarnait la femme du journaliste disparu Daniel Pearl et en donnait le caractère de grandeur sans grandiloquence. Ici c'est encore avec plus de retenue et un côté plus glamour qu'elle affiche sa dignité face aux épreuves évitant à ce film le mélo pour insister sur le côté défense de la bonne cause. Le combat entre le pot de terre et le pot de fer (le pasteur et Angelina contre la police et le maire de Los Angeles ) sonnent très américains avec le procès, le rôle de la presse etc.... Mais en revanche les scènes tournées en asile psychiatrique sont vraiment poignantes. Le personnage le plus étonnant est celui du méchant Capitaine Jones (interprété par Jeffrey Donovan) qui d'indifférent en début d'enquête balance vers la brute impitoyable et pourrie. La fin est aussi très américaine avec le mot Hope qui nous est placardé pour être sûr de faire un film à message au cas où l'on aurait seulement cru qu'il s'agissait de raconter un fait divers.