Le futur du concert en « live » est sur Internet : Réussite prometteuse du Festival du Verbier

Relatio avait annoncé l’opération exceptionnelle d’arte.tv au festival du Verbier  Tous les concerts enregistrés en haute définition et une série de concert retransmis en direct… Cette aventure musicale de qualité avec des chefs et des artistes dont les talents ne sont plus à vanter se doublerait donc d’une expérience technologique et médiatique unique en son genre à ce niveau. Grâce aussi à la mise en place en place d’une plate-forme spécialement étudiée

C’est presque l’heure du bilan. Il est excellent.  « Le Temps », par un article de Rocco Zacheo, consacre bonne place dans son édition d’aujourd’hui sur ce qui a été et est encore (au moins) un triple événement dans la petite station dynamqiue: musical, technologique et médiatique. Un triple événement mondial appelé à en produire  d’autres.

Je cite le Temps: « Le Verbier Festival a osé le pari. A la veille de son épilogue, il remporte la mise de manière fracassante. Pour sa quatorzième édition, la manifestation valaisanne de musique classique proposait aux internautes la possibilité de visionner gratuitement, en direct ou en différé, la plupart des concerts de son affiche. A quelques jours du premier concert, les promoteurs de l'initiative étaient dans l'inconnue. Le public allait-il suivre cette aventure sur la Toile? Et les moyens technologiques prévus allaient-ils répondre aux exigences de qualité du son et de l'image? Les premiers bilans vont au-delà de toute attente et ouvrent la porte à une révolution qui pourrait bouleverser les habitudes du consommateur de musique «live». »

D’accord avec « Le Temps » : « L'image et le son proposés par la plate-forme Medici Arts sont d'un niveau stupéfiant ». Jugez vous-même >>>>

Après les couacs du début, la qualité du flux a été améliorée par la correction des encodages (transformation de la source vidéo et audio en format informatique). La fidélité du son place l'expérience très  largement au-dessus du paysage existant sur la Toile (youtube.com ou dailymotion.com). Quant à la définition de l'image, elle est de haut niveau, à condition de garder la fenêtre en petit format (qui est de bonne taille). Pour Jean-Pierre Loisil, manager internet chez Medici Arts, «les musiciens qui hésitaient encore à laisser filmer leurs concerts ont fini par être convaincus une fois qu'ils ont visionné les premiers fichiers».

Autre fait marquant, indispensable à la réussite de l’entreprise : près de 95% des artistes invités ont accepté de jouer le jeu. Plus facilement que les maisons de disques d’ailleurs….Et les sponsors aussi : il en faut pour une opération de 1, 6 millions d’€. La participation d’arte a été, évidemment, déterminante. Le dynamisme de Médici-art, aussi. Le Temps a raison : « C'est une tendance inédite dans un milieu qui a tendance à défendre farouchement ses droits d'auteur et les retombées économiques qui découlent de l'exploitation de l'image ».

Pourquoi ? On ne peut pas télécharger les fichiers. On ne peut les visionner qu’en streaming  et la durée de vie limitée des fichiers est limitée. Car dès la fin du mois d'août, on ne pourra plus visionner les concerts. Qui n’en resteront pas moins enregistrés « pour l’éternité »…  Le Verbier Festival (qui se termine demain)  aura alors fermé ses portes définitivement. Alors essayez et tirez-en parti… Ce n’est sans doute qu’un début…

Jean-Pierre Loisil, qui a un passé de producteur dans une maison de disques et à Radio France, dit au Temps: «Je suis persuadé que dans quatre ou cinq ans, vous pourrez, de votre fauteuil, décider de regarder en direct un opéra au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles ou au Met de New York. Vous choisirez le spectacle et, moyennant paiement, vous y assisterez dans votre fauteuil.»

Science-fiction? Non, à condition, bien sûr,  de trouver un modèle économique qui permette de dégager des bénéfices. Car le seul sens du partage des émotions musicales ne suffit pas. Mais dans ce domaine, les imaginations sont rarement prises au dépourvu.

Medici Arts est sollicité par plusieurs manifestations européennes. En Suisse, d'autres festivals se disent prêts à relever le défi du Net. Tobias Richter, directeur du Septembre Musical Montreux-Vevey est enthousiaste: «Négocier les droits d'auteur avec les artistes est toujours très compliqué, mais je crois qu'ils ont un intérêt vital à ce que leur art soit divulgué le plus loin et le plus largement possible.» Christoph Muller, qui dirige le Menuhin Gstaad Festival, emboîte le pas: «Internet est un outil qui peut transmettre de l'émotion, qui peut conquérir un nouveau public. Verbier a eu une très belle idée, nous allons devoir la copier.» ce qui est vrai pour la musique classique est vrai aussi pour d’autres formes de spectacle.

La haute définition sur Internet favorise la « mondialisation » des événements culturels. Qui peut s’en plaindre ? La petite Suisse sait faire de grandes choses. C’est confirmé !

Dansolal.