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Le foie gras en Europe : les protecteurs des oies nous gavent…

Publié le 04 août 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Le coup de colère de DANSOLAL pour RELATIO :Gavé. Je suis gavé. Parce qu’ils finissent par me gaver les Croisés de la défense des oies et des canards qui sont odieusement torturés, sauvagement traités, ignoblement sacrifiés  pour les palais fins de salopards de la bonne bouffe (comme moi), pour le menu plaisir d’humains inhumains amateurs de foie gras

Gavé. Et inquiet. Car ces intégristes de la nature finissent par voir leur propagande, leur activisme, leur terrorisme intellectuel, leur gavage des cerveaux atteindre leurs buts. La dernière preuve :la soumission d’un grand magasin londonien.

Même si l’on se souvient que les Anglais mangent du poisson à condition de ne pas voir leur tête, sont écoeurés par les mangeurs d’escargots et sont révulsés par les avaleurs de grenouilles, ce type de réactions (qu succèdent à d’autres et qui en annoncent d’autres) a de quoi inquiéter non seulement les fins gourmets mais les citoyens soucieux d’une Liberté respectée et de libertés cultivées.

Impressionnantes, la vigilance, l’organisation, les pressions de ces intégristes du culte animal. Le lobbying, ils connaissent. Internet, ils pratiquent. La Toile, ils l’inondent. Leurs études "scientifiques" ne manquent pas.  Et rien de ce qui peut apporter de l’eau à leurs moulins n’est négligé. Pas même un reportage sur France 2 qui met en relief les efforts déployés (mais oui !) par bien des producteurs soucieux (mais oui !) de  tenir compte de certaines de leurs critiques. Le comble ! Pauvre médiateur de France 2 : je sais qu’il aime le foie gras, en plus, et je le comprends…

Bien sûr que toutes les critiques émises par ces amis des animaux de fermes, par ces protecteurs des oies et des canards ne sont pas toutes  à prendre à la légère. Surtout quand, comme moi, on est né dans une ferme et non dans une maternité.... Il est des pratiques industrielles dont on doit se passer : Non (avec eux) aux  canetons femelles enfermés vivants dans des sacs plastiques ou agonisants dans des poubelles Non (avec eux)  contre les canards gavés à la pompe pneumatique enfermés en cages individuelles. Non (avec eux encore) aux canards mal étourdis à l'abattoir par un mauvais réglage  de l’intensité de l’électronarcose qui est « notoirement délicat »…

Il  est, effectivement,  des soucis de rentabilité qui ne doivent pas faire oublier que le respect de soi est aussi un respect de tout ce qui nous entoure, le minéral, le végétal et l’animal. Mais…

C’est vrai qu’il a fallu sacrifier bien des lapins pour trouver des solutions aux problèmes de la cataracte. Et alors?

C’est vrai que nombre de chercheurs sont d’abord des tueurs de souris sacrifiées sur l’autel de la recherche contre les cancers ou les maladies neurodégénératives. Et alors?

J’applaudis ( j’y ai même un peu contribué, modestement,  à mon échelle) à tout ce qui est fait pour réglementer rigoureusement les transports et les traitements des chevaux et des autres animaux. 

Et j’approuve tout (ou presque) ce qui est fait au niveau national et européen (notamment au sein du Conseil de l’Europe) pour que la condition animale soit respectée, même si (c’est le cas pour les singes notamment) les  règlements pénalisent souvent la recherche européenne pour le plus grand bonheur financier d’autres  laboratoires, américains notamment. Mais, SVP, n’exagérons pas...

Oh ! Le cri de douleur du caillou fracassé, les pleurs du pied de salade fauché, la plainte du cochon qu’on égorge. Et les hurlements de la puce qu’on écrase, des poux qu’on passe au napalm…

Qui parlait de Guantanamo, des couloirs de la mort aux Etats-unis, des tortures dans les prisons Kadhafi ?... Schwarzenegger protecteur de oies ? Je veux bien… Les champions anglais de la chasse à cour (et de la guerre en Irak) protecteurs des canards ? Je veux bien. Mais de grâce… 

« Ne souhaite pas, Nathanaël, trouver dieu ailleurs que partout », mais si « chaque créature révèle Dieu, aucune ne le révèle ». Les nourritures terrestres restent des nourritures terrestres. « Dieu seul n’est pas provisoire »… Et franchement, le foie gras est l’une des meilleures des nourritures terrestres que l’homme ait inventées. Avec des traditions qui remontent au temps des pharaons. Et un savoir faire qu n’a cessé de s’améliorer au fil des ans, de génération en génération.

Si vous ne l’aimez pas, n’en dégoûtez pas les autres. Et respectez ceux qui comme moi et bien d’autres face au foie gras n’ont qu’un vrai problème : le prix et l’embarras du choix.

Entre le foie chaud, en escalope, et le mi-cuit au « torchon », il m’arrive d’hésiter. Comme entre celui d’oie et celui de canard. Comme celui du Gers et celui d’Alsace. Mais je n’insiste pas. sauf pour dire que le foie gras , c'est bon aussi pour la santé...

Au fait, dans le canard à l’orange, où est le pêché ? Dans l’orange sans doute…C’est comme dans le boudin aux pommes. La pomme, oui, le boudin, non…

Ce soir, le foie gras  n’est pas à mon menu. Dommage.Je n’ai pas le temps : j’ai rendez-vous avec des amis qui lancent une pétition contre les corridas. Je vais tenter de plaider la cause de la diversité culturelle, donc  le respect des traditions dans cette Europe si riche de ses diversités qui travaille à son unité dans un esprit de tolérance… « Les taureaux s’ennuient le dimanche »…Moi, je sais que je ne vais pas m’ennuyer. Après un papier d’humeur pareil, la boite à courriels de Relatio va vite être pleine. Dangereux, le métier de chroniqueur ! Je vais être gavé de protestations…

Dansolal   


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