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Le top ten en Grands Chelems: analyse

Publié le 11 décembre 2008 par Mmetursunov
En recoupant les données "fautes directes/coups gagnants/nombre de match joués/nombre de sets disputés", on peut établir un classement de ceux qui arrosent les bâches particulièrement, mettent constamment la pression en étant capables de clouer l'adversaire avec un coup gagnant ou encore ceux qui gardent la balle dans le terrain pour pousser le dit adversaire à la faute.
Coups gagnants par match joué en Grand Chelem:
1. Andy Murray 60,5
2. Juan Martin Del Potro 59,4
3. Roger Federer 59,22
4. Jo-Wilfried Tsonga 55
5. James Blake 51,08
6. Gilles Simon 49,85
7. Novak Djokovic 49,80
8. Rafael Nadal 45,80
9. Andy Roddick 41,2
10. Nikolay Davydenko 37,25
Malgré son jeu d'apparence essentiellement de contre, Andy Murray s'avère très dangereux. On a déjà pu apprécier le faux rythme qu'il installe dans le jeu pour mieux crucifier l'adversaire. Simon montre les mêmes particularités dans une moindre mesure.
Federer, Tsonga et Del Potro présentent un profil plus proche de l'attaquant type et cherchent davantage à tuer le point.
Tandis que Davydenko distille moins de coups gagnants car il balade son camarade, étrangement, Roddick, malgré son service canon, ne fait pas plier son adversaire sous le poids de ses points gagnants.
Cependant, il semble que les recoupements par sets disputés sont plus parlants.
Coups gagnants par sets disputés:
1. Roger Federer 17,57
2. Andy Murray 15,86
3. Jo-Wilfried Tsonga 15,71
4. Juan Martin Del Potro 15,63
5. Novak Djokovic 14,52
6. James Blake 13,93
7. Rafael Nadal 13,68
8. Nikolay Davydenko 11,46
9. Andy Roddick 11,13
10. Gilles Simon 5,72
Au premier abord, ces statistiques semblent conforter le précédent classement, ce qui est un fait.
La chose qui saute aux yeux est que Gilles Simon marque très peu de coups gagnants. Cela peut signifier qu'il baisse significativement de régime d'un set à l'autre. Néanmoins, si on observe le nombre de sets qu'il a disputés en 7 matches, il en est à 61 sets: Simon dispute des matches à rallonge, des matches d'usure. C'est en cela qu'il diffère de Murray.
Blake et Nadal sont davantage réguliers. Les statistiques concernant les fautes directes apporteront une autre dimension à ces chiffres.
Fautes directes par match joué:
1. Rafael Nadal 18
2. Andy Roddick 20,2
3. James Blake 26,5
4. Nikolay Davydenko 26,58
5. Gilles Simon 27
6. Roger Federer 27,81
7. Novak Djokovic 28,61
8. Andy Murray 31
9. Jo-Wilfried Tsonga 36,9
10. Juan Martin Del Potro 38,8
Fautes directes par set disputé:
1. Gilles Simon 3,09
2. Rafael Nadal 5,37
3. Andy Roddick 5,46
4. James Blake 7,22
5. Andy Murray 8,13
6. Nikolay Davydenko 8,18
7. Roger Federer 8,25
8. Novak Djokovic 8,34
9. Juan Martin Del Potro 10,21
10. Jo-Wilfried Tsonga 10,54
Si on s'attarde sur la moyenne "fautes directes" de Simon par rapport au nombre de matches joués, il se trouve dans le peloton central. Mais si on privilégie une approche par set, Simon devient tout simplement monstrueux: il donne très peu de points. On peut toutefois faire le même cheminement que pour ses coups gagnants: il peut parfaitement jouer pendant un set et exploser dans un autre en offrant énormément de points à son adversaire.
Rafael Nadal présente une meilleure homogénéité dans ses statistiques: que ce soit sur un match complet ou sur un set, il ne donne rien ou presque.
Roddick, qui précédemment n'est pas apparu comme un joueur distillant moults coups gagnants, équilibre son jeu en commetant finalement peu d'erreurs.
Les attaquants type que j'évoquais plus haut, à savoir Tsonga et Del Potro, confirment que leur jeu est un jeu spectaculaire. "Tuer le point" nécessite une prise de risque presque permanente: coups gagnants mais surtout, fautes directes sont au rendez-vous.
Par ailleurs, cette saison 2008 nous a offert un Federer qui allait plus souvent à la faute. Cependant, même si ses statistiques "fautes directes" sont supérieures à celles d'un Nadal plus régulier, on constate qu'il en commet moins que Djokovic (match et set) et que Murray (match). Il semble ainsi être capable d'homogénéiser ses matches alors qu'il avait préalablement réalisé un ou plusieurs sets catastrophiques tandis que Murray et Djokovic (et à plus forte raison Del Potro et Tsonga), ne parviennent pas forcément à arrêter l'hémorragie.
Ratio coups gagnants/fautes directes sur l'ensemble des GC:
1. Rafael Nadal 71,8%--28,2%
2. Roger Federer 68,04%--31,96%
3. Andy Roddick 67,1%--32,9%
4. Andy Murray 66,12%--33,88%
5. James Blake 65,84%--34,16%
6. Gilles Simon 64,86%--35,14%
7. Novak Djokovic 63,5%--36,5%
8. Juan Martin Del Potro 60,48%--39,52%
9. Jo-Wilfried Tsonga 59,84%--40,16%
10. Nikolay Davydenko 58,35%--41,65%
La régularité de Nadal l'emporte haut la main (2 titres -RG et Wimby-, deux 1/2 finales -OA,USO-) mais Federer n'est pas bien loin et les chiffres attestent qu'il est bel et bien dangereux en Grand Chelem: 1 titre (USO), 2 finales (RG, Wimby) une 1/2 finale (OA).
Alors que Tsonga et Del Potro sont en queue de peloton comme attendu au vu de leurs trop nombreuses fautes directes, ce qui est surprenant, c'est de voir que Djokovic ne fait pas beaucoup mieux qu'eux: sa réussite en Grand Chelem ne réside pas forcément dans la qualité de son jeu mais dans la capacité qu'il a à hausser son niveau de jeu et remporter les matches qu'il faut remporter.
Enfin, Roddick et Simon présentent un ratio plus qu'intéressant qui explique, pour Roddick, sa présence pérenne en Grand Chelem, et peut être expliqué, pour Simon, par le fait qu'il maintient sa moyenne de fautes directes à un niveau relativement faible.
Si vous avez d'autres analyses sur ces statistiques, elles sont les bienvenues !

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