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Tim Finn : "The Conversation", l'album de la maturité

Publié le 11 décembre 2008 par Titus @TitusFR
7ff1a45e837ea83231afdecc8405662e.jpgLes fidèles de ce blog savent que lorsqu'il s'agit des frères Finn, il m'est toujours difficile de me montrer impartial. Fan revendiqué, puis-je néanmoins me risquer à un commentaire sur le nouvel album de Tim Finn, "The Conversation" ? Sans abuser des superlatifs, il n'est pas exagéré, me semble-t-il, de le ranger parmi les disques les plus inspirés qu'il m'ait été donné d'écouter ces dernières années.
L'histoire du projet A l'origine, une rencontre fortuite entre Tim Finn et Miles Golding à l'aéroport d'Auckland. Ce dernier, violoniste classique de réputation internationale, fut l'un des tout premiers musiciens de l'ancienne formation de Tim, Split Enz, en 1972, aux côtés de Phil Judd ou Mike Chunn. "Miles faisait partie de l'ossature du band au tout début, mais a quitté le groupe assez rapidement pour se consacrer à sa carrière dans le domaine de la musique classique", explique Tim Finn, dans un petit documentaire visible sur YouTube. "Tim m'a invité chez lui, on a bu quelques verres et, le lendemain, on se retrouvait en studio", ajoute Miles Golding. De cet essai, Tim a vite tiré l'idée d'un projet plus vaste. Il a rappelé Miles et lui a proposé de participer à l'enregistrement d'un album complet.
fc817939311f70f7bdb2f0ea00bb58da.jpgUn album concept Tim Finn s'est souvenu de ce que disait Schumann au sujet de la musique de chambre. Pour composer de la musique de chambre de qualité, il faut que ce soit comme une conversation entre musiciens. Et dans toute bonne conversation, chacun doit avoir la chance de s'exprimer... C'est dans cet esprit que s'est réalisé ce projet. L'enregistrement a fait la part belle à chaque participant et un rare sentiment d'homogénéité s'en dégage...
Les musiciens Outre la participation du violoniste Miles Golding, Tim Finn s'est entouré d'un autre accolyte de Split Enz (puis de Crowded House), le pianiste et claviériste Eddie Rayner, et de l'excellent guitariste Brett Adams. Sur la chanson "The saw and the tree", apparaît aussi, à la scie musicale, un septuagénaire néo-zélandais un peu excentrique, Alan Pitts, que Tim avait repéré dans une émission de télé. Un virtuose de la scie.
La production Particulièrement soignée bien qu'extrêmement sobre, elle est le fait d'Eddie Rayner et d'Ethan Allen. "J'avais entendu le travail qu'Ethan avait effectué avec Daniel Lanois sur un hommage à Bob Dylan et cela correspondait tout à fait au climat que je souhaitais pour cet album", souligne Tim Finn. L'album a été enregistré aux Roundhead studios, créés par Neil Finn, frère de Tim (et fondateur de Crowded House) à Auckland. Un lieu un peu magique où Neil Finn a apparemment réuni quelques beaux instruments, notamment des pianos de collection.
910f3731cadaf672a03abe8a321b56c4.jpgLes chansons Dans la veine des plus belles ballades du précédent opus de Tim Finn, "Imaginary Kingdom", les chansons de "The Conversation" explorent ce filon aux ressources semble-t-il inépuisables de la pop finnesque. Des refrains puissants et mélodieux qui s'enracinent durablement en quelques écoutes. Les mélodies de Tim Finn sont comme un thé de qualité. Laissez infuser pour mieux en apprécier la richesse arômatique. L'extraordinaire créativité de Tim s'est souvent traduite, dans le passé, par une trop grande dispersion d'un point de vue musical. Cette capacité de pondre un bon refrain à la minute a parfois été synonyme de profusion. A l'époque de Split Enz, dans les années 70, cela passait pour du génie. Les morceaux suivaient rarement une seule ligne mélodique. Avec le temps, Tim Finn a appris à se focaliser. Moins brouillon que les précédents, cet album est donc sans conteste l'album de la maturité. Enregistrées sans overdubs, les chansons sont d'une efficacité redoutable.
La vidéo Premier extrait de ce nouvel opus, la chanson "Out of this world" :

3f90472f98489132bbcc92d42e5841cb.jpgUne idée cadeau pour Noël Un disque, un seul. Vous vous dirigez d'un pas décidé chez votre disquaire préféré avec l'idée de trouver la perle rare à offrir, ce CD que vous poserez, enrubanné, au pied du sapin. Détournez votre attention des emballages à paillettes ou décolletés aguicheurs qui fleurissent, çà-et-là, sur les jaquettes. Pour son tout nouvel album, Tim Finn joue en tout point la carte de la sobriété. Pochette en noir et blanc : un simple croquis, en fait, représentant les quelques instruments utilisés pour cet enregistrement essentiellement acoustique. Offrez Tim Finn et observez les résultats sur votre entourage au bout de quelques jours...


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