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Travail... dimanche !

Par Laporteplume
Comme d’habitude, l’État tente de passer en force pour, s’appuyant sur une minorité mercantile active, tenter d’imposer la légalisation du travail le dimanche. C’est le projet de loi du député Richard Mallié qui prétend (entre autres) que (argument massue !), dans sa circonscription, ce travail du dimanche permet à des étudiants de gagner plusieurs centaines d’Euros, et qu’il faut adapter notre pays aux conséquences de la crise.
Ah… LA CRISE !
Et si, choisissant le progrès plutôt que la régression, imitant plutôt les meilleurs (pays nordiques) que les pires (pays anglo-saxons), la France décidait de traiter mieux ses étudiants en leur donnant des conditions matérielles d’étude décentes…
Et si, masquée par de tels arguments, la réalité de ce projet était bien plus pernicieuse comme, par exemple, de servir le patronat en faisant voler en éclat les textes consensuels qui, à l’heure actuelle, encadrent le travail !
La question mérite d’être posée. Car :
-Le profit de quelques-uns ne justifie pas la déréglementation du travail au détriment de tous les autres !
-Contribuer à détruire ainsi les rares liens familiaux survivants (le dimanche est le seul jour possible de "retrouvailles" et de partage) expose à de graves troubles sociaux à venir ! En parallèle à cette mesure, il faudrait donc prévoir de renforcer les effectifs de police et construire... (à défaut d'écoles -le pli est déjà pris) de nouvelles... prisons !
En outre, et subsidiairement : Comment notre peuple peut-il entendre les appels présidentiels à la réaffirmation des "racines chrétiennes" de l'Europe (dont, évidemment, la France) si, dans le même temps, la même source politique désacralise le dimanche ("Dieu bénit le septième jour et le consacra... " Ancien Testament 2-3) ? Comment ? Pour une bonne "gouvernance", la cohérence dans les propositions et décisions n'est-elle pas nécessaire ?
Enfin, on nous parle d’objectif économique ! Mais, le porte-monnaie de nos contemporains n’étant pas inasséchable (loin s’en faut !) ce qui se vendra le dimanche… ne se vendra pas durant la semaine !
L’intention inavouée (parce qu’inavouable) de ce député sans doute en mal de portefeuille (ministériel !) ne serait-elle pas, en réponse aux exigences sans cesse renouvelées du MEDEF, une nouvelle avancée dans la voie de la déréglementation totale du travail qui vise à faire des salariés, toutes branches et tous niveaux confondus, de nouveaux… serfs !
Autre intention, peut-être : à supposer que cette mesure fonctionne et que le peuple se précipite dans les temples du commerce le dimanche, il fera, du lundi au samedi, place nette aux représentants de la France d’en haut, ces heureux praticiens du bouclier fiscal libres toute la semaine (sauf obligations champagne-petits-fours !) venus des beaux quartiers en limousine avec chauffeur, qui souhaitent dépenser leur argent à l’abri des regards et des miasmes de… la populace issue de la France d’en bas !
L’Assemblée nationale aurait renoncé, nous dit-on ce matin, à maintenir ce texte… Prudence ! L’expérience récente nous montre que nos dirigeants ont tôt fait, dès que le citoyen a le dos tourné (fête de Noël ou vacances de Pâques à venir), de faire d’un pas en arrière… trois pas en avant !

Oui, la crise a bon dos. Prétexte à une hyperlibéralisation de notre société dont seuls sont bénéficiaires les nouveaux aristocrates d’une république finissante, elle profite à ceux-là mêmes qui l’ont créée : les propriétaires d’esclaves !image Le repos des faneurs Théodore-Jouis DEYROLLES huile sur toile 1920 musée de Pau photo GL

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