Magazine Culture

Dave Liebman and Marc Copland live in Paris

Publié le 18 décembre 2008 par Assurbanipal
Paris. Le Duc des Lombards. Lundi 15 décembre 2008. 20h.
Dave Liebman : saxophones ténor, soprano
Marc Copland : piano
Ils cherchent, se cherchent. Le son majestueux du sax ténor se déploie au dessus des petites notes fantomatiques de Marc Copland. C'est un standard joué sur tempo lent. Le jeu viril de Liebman forme un heureux contraste avec le jeu fluide de Copland. Il y a un côté ying et yang dans ce duo. Dave cesse de jouer. Personne n'applaudit de peur de rompre le charme. Cette musique inspire le respect. Solo liquide de Marc Copland. Ca coule comme une rivière de montagne au printemps. Il chantonne la mélodie. Parfois Dave Liebman peut faire sonner son sax ténor comme une flûte. C'était « Invitation ».
« Waltz rise » morceau composé par Dave Liebman et son épouse. Il passe au saxophone soprano. Tout en douceur. Une bande de cadres en goguette dîne au premier rang. Leurs coups de fourchette ne sont pas synchrones avec la musique. Sur un signe de Dave, les musiciens arrêtent de jouer gênés par les conversations au bar. Le bruit de fond cesse. Ils reprennent. La musique volète doucement avec la pointe d'acidité du soprano. En quelques notes, Dave Liebman touche le sublime et s'y maintient. Il se tait et laisse Marc Copland filer ses broderies de cristal. Cette musique est un exercice spirituel.
Intro au piano. Dave reprend au soprano un morceau qui figure sur leur album en duo « Bookends ». Un petit oiseau virevolte sous les nuages. Marc Copland conserve sa prédilection pour les graves de l'instrument. Il chantonne pendant son solo et, pour me démentir, va chercher quelques notes aigues en contrepoint de sa mélodie grave. « Ecoutez ma chanson bien douce » (Paul Verlaine). Est ce lent, est ce rapide ? Ca glisse, ça fuit. L'acidité du soprano revient se mêler à la douceur du piano. Ils montent en puissance doucement mais sûrement. Le micro est trop sensible. J'entends des chuitements du soprano qui nuisent à la pureté de l'écoute. Le piano présente l'avantage de ne pas produire ce genre de son parasite.
« Enfin ! » (en français dans le texte) est une composition de Dave Liebman en hommage à l'élection de Barack Obama. Il introduit le morceau au soprano. Le piano le rejoint pour une ballade malgré le titre dynamique. Le son du saxophone soprano est malheureusement gâché par ces chuintements de l'instrument qui dressent un obstacle entre l'idée musicale et l'auditeur.
Dave Liebman reprend son saxophone ténor. Le Duc des Lombards n'est pas assez chauffé. Les pieds des spectateurs sont gelés. Pour nous réchauffer ils entament « Cantaloupe Island » d'Herbie Hancock. C'est une version au ralenti, décortiquée. Le saxophone ténor ne produit pas les chuintements du soprano. L'île s'est déplacée des Antilles vers la Baltique. D'ailleurs, ça sent le poisson. Celui que mangent les spectateurs du premier rang. La pompe du morceau original est bien là mais subtilement dévoyée. Ca gagne petit à petit en virilité, en swing. Ce morceau figure aussi sur leur album « Bookends ». En solo, Marc Copland ajoute un voile de brume nordique sur la mélodie. Il revient au thème pour relancer le sax ténor. Final en glissando.
Dave reprend son soprano et annonce un thème de Miles Davis et Bill Evans. Je reconnais « Blue in green » tiré de l'album « Kind of Blue ». Ils sont encore gênés par les conversations des spectateurs. Marc Copland attend le silence pour commencer et nous apostrophe en ces termes : « If You want us to play you have to give us an environment where we could play. Thank You ». Ces gars là n'auraient jamais pu jouer au Cotton Club ! Dave Liebman joue assis. Avec le soprano les chuintements reprennent. Mais, même avec des chuintements, cette musique chatouille les étoiles.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Assurbanipal 3096 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines