Les médias sociaux sont-ils un wargame ?

Parfois, quand on parle des médias sociaux avec certains clients / amis, il est dit que le web serait un endroit extrêmement dangereux. Pas seulement à cause des contenus porno, illégaux, les contenus anonymes, mais parce qu’il y aurait une forme d’attitude réactionnaire (Thibaut Thomas précise la définition “reactionnaire au sens de réaction a des inputs endogènes ou exogène“) ou lubrique en ligne.

Quelques idées à ce sujet :

• en effet, les gens peuvent réagir très agressivement en ligne. Voire tenter d’atteindre à la réputation d’un individu lambda. Soit. La question qu’on peut se poser est : est-ce vraiment important ? Je dirais que oui si les gens sont connectés entre eux et que la raison qu’ils ont d’être en colère (et de le faire savoir) est valable. Tu mérites la réaction que tu as engendré. Je pense en revanche que quand on essaie de porter atteinte à un individu sans aucune base justifiable, aucun vrai argument, simplement du “on dit” approximatif, il y a une forme d’autorégulation qui pourrait se retourner contre l’accusateur. Qui se prendrait un retour de bâton violent. On est bien dans la sphère publique en ligne. Pour la première fois dans l’histoire de la communication, le démenti peut être plus fort que le mensonge initial. Tant mieux.
• obtenir un commentaire négatif, ou une autre position sur un article, sont des éléments très positifs en pratique. Déjà ils vont te permettre d’argumenter, de prouver la pertinence d’une position. Et d’ajouter même de la valeur au propos initial. La logique serait donc de “mettre la carrosserie, les contributeurs peignent et ajoutent l’intérieur”. Ou presque
• finalement, tout l’enjeu est d’amener une histoire d’un point A à un point B. Si tu réponds juste violemment sans rien apporter, tu restes au point A. Le point mort. A ces comportements stériles, il vaut mieux … n’accorder rien du tout. Il est beaucoup plus puissant parfois d’ignorer, de donner de la non-existence à un individu, que d’essayer d’argumenter indéfiniment avec quelqu’un qui ne veut de toutes façons rien entendre. Dans notre modernité liquide, faite de bruit qui parle, les échos du silence sont souvent insupportables. Shoot them up ? Pas si utile.

Les médias sociaux ne sont donc non pas le royaume des bisounours, mais sont un territoire pas si hostile, dès lors qu’on a une démarche authentique. De toutes façons on sait bien que celui qui se planque, à Counterstrike, se fait dégommer par tout le monde une fois repéré. Non ?