L’exposition se décline en 9 thèmes : Animal, Zone, Apprehension, Crucifixion, Crisis, Archive, Portrait, Memorial, Epic, Late.
Ce qui frappe avant tout, c’est le public. Francis Bacon a un impact profond sur les visiteurs, le trouble produit par cette peinture puissante, le sacrifice de ces corps torturés projetant leur effroi, émettant des appels muets au secours.
C’est son reflet que le visiteur voit sur la toile, un reflet de lui, renvoyé par la toile, dans une succession de portraits, de crucifixion. Un répétition avec de légères différences de la douleur, de la solitude, de la misère, de l’horreur.
Bacon nous montre toute sa fascination pour les corps en mouvement, aussi son fond d’atelier où l’on retrouve ce qui lui servait de référence.
Le portrait d’Innocent X peint par Velasquez, qui se trouve à la Galerie Pamphilij à Rome, et des variations de
l’autoportrait de Vincent Van Gogh sur un chemin. Le portrait de Vélasquez était présenté à côté de ceux de Bacon lors de l’exposition à la Fondation Beyeler en 2004. Trois toiles de Bacon en provenance de la Fondation sont présentées dans l’exposition.La présentation à la Tate Britain n’est pas des plus heureuse, mais l’œuvre de Bacon est si violente et si puissante, que l’on est malgré tout pris par la tension qui s’exprime par ses œuvres. Tourment de l’âme, tourment du cœur. La présentation par thème envahit le visiteur, on est cloué, obsédé, tels ces amants nus, suicidés, qu’il peint sous des lumières crues, ou ces bouches ouvertes sur un cri, enfermés dans des cages, cachés avec force détails.
La force expressive ne fait que rendre compte de sa propre nature tourmentée. Coloris agressifs et figures déformées caractérisent la manière de cet écorché vif.
L’œuvre de Francis Bacon s’impose au regard par sa seule force expressive et violente.