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La fête de la Nativité

Publié le 24 décembre 2008 par Jcgbb

Le soir, les rues et les chemins offrent un contraste de lumière et d’obscurité ; les illuminations de Noël sont comme le refus des longues nuits de l’hiver. C’est le contraire de la résignation. De façon significative c’est aussi la fête de la nativité — signe que la naissance d’un enfant est littéralement extraordinaire.

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Aristote remarquait que tous les changements s’expriment facilement en indiquant entre quels contraires ils se font. Par exemple un déplacement est un passage du repos au mouvement : un corps, d’immobile qu’il était, à présent se meut. De même pour la croissance et le développement d’un enfant : de petit il devient grand, et d’ignorant instruit.

Mais exprimer la naissance ? Comment dire la génération ? Cette fois le changement va du non-être à l’être. On comprend qu’un être devienne grand, de petit qu’il était ; mais il est absurde de dire qu’un être passe du non-être à l’être. Petit, immobile, instruit : ce sont des attributs possibles ; mais attribuer le non-être à quelque chose, c’est ne rien en dire.

Parler du mélange de cellules mâle et femelle ne résout pas le problème : cela revient à dire qu’un être, de deux qu’il était, devient un. La génération résiste à la mise en discours. Mais peut-être la difficulté vient-elle de ce que l’on cherche une origine à ce qui en un sens est déjà une origine absolue.

C’est ce qu’exprime le mot nouveau-né. Et c’est à quoi songent les parents quand ils espérent que leur enfant fera mieux qu’eux-mêmes. Ils le pensent alors sous l’idée de nouveauté radicale par rapport à ce qui précède — sans résignation, à la manière de ces lueurs dans la nuit.


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