Pour leur deuxième film ensemble après le sympathique Paranoïak, D.J. Caruso et Shia LaBeouf poursuivent dans une voie qui semble plaire au public : le divertissement hi-tech, parfaitement improbable mais bien troussé. Polar paranoïaque (tiens tiens) mais destiné à tous les publics, L'oeil du mal brille par l'absurdité totale de son scénario, qui enfile les incohérences comme des perles avec ce qui ressemble à du premier degré mais n'en est certainement pas. Il faut d'ailleurs voir le film avec un peu de détachement, sous peine de le trouver juste débile, pas crédible du tout, et donc inintéressant au possible.
Non, L'oeil du mal, c'est d'abord un gros plaisir coupable, qui nous montre un nouveau Big Brother contrôler à la nano seconde près la vie de n'importe quel quidam. Le traitement fait qu'on n'y croit pas une seconde, mais c'est justement là qu'est tout le jus du film : n'importe quoi peut se produire à n'importe quel moment, surtout ce qui n'est pas possible. C'est d'autant plus réussi que Shia LaBeouf s'acquitte de son rôle avec un sérieux de plomb. De deux choses l'une : soit le "nouveau prodige d'Hollywood" (mouais) croit vraiment à ce qu'il joue (et alors c'est grave), soit c'est le roi du deuxième degré (et alors c'est génial).
Bref, ne pas s'attendre à un nouveau Trois jours du condor ou à quelque réflexion sur la vidéo surveillance et les libertés individuelles : L'oeil du mal, c'est le spectacle idéal d'après Noël, permettant de bien digérer et de savourer paisiblement les derniers jours de l'année avant d'attaquer 2009 avec des films tenant un peu plus au corps.
6/10