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Australia : lyrisme, romantisme et truisme

Par Mahee
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La scène a un air de déjà-vu : une aristocrate hautaine, capricieuse et égoïste, Lady Sarah Ashley, arrive en territoire sauvage pour rejoindre son mari qu’elle soupçonne d’adultère. A la place dudit époux, elle s’amourache d’un cow-boy local, avide de liberté autant que de grands espaces. Une histoire très proche de celle d'Out of Africa. Je vous laisse en deviner la suite…

Note :

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On ne peut le nier : le réalisateur Baz Luhrmann, soucieux de réaliser une grande fresque sur son pays natal, en a oublié l’originalité et la fantaisie de ses précédents films, qu’il s’agisse de Moulin Rouge ou de Roméo + Juliette. On retrouve bien la superbe photographie qui le caractérise, le goût affirmé des costumes et des décors et l’actrice Nicole Kidman.

Mais les mélodrames ont tendance à lasser. Même si le réalisateur a souhaité se jouer de certains clichés, comme cette scène où Hugh Jackman prend une douche au ralenti (dont vous pouvez voir un extrait ci-dessous), il n’en demeure pas moins que Australia est exagérément romantique et prévisible. L’héroïne qui devient altruiste et désintéressée en quelques jours, son comparse qui éprouve les affres de l’amour et de la séparation, la rencontre avec un enfant aborigène pour celle qui ne peut en avoir, la maison complètement retapée, la pelouse verte et les massifs fleuris au milieu du désert ou encore les nombreux obstacles mis au travers du chemin des héros par les méchants, qu’ils franchissent avec succès et dont ils ressortent aguerris, cela va une seconde… D’autant plus que le duo d’acteurs (Kidman-Jackman) fonctionne bien mais sans être sensationnel, ni même vraiment émouvant.

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Heureusement, Australia se veut novateur sur deux points. Tout d’abord, le film traite des discriminations envers les aborigènes, qui n’avaient pas le droit, jusqu’à la fin des années 1960, de se marier avec les "Blancs" et de fréquenter les mêmes établissements publics. Les enfants issus de ces relations dangereuses se voyaient exclus des deux communautés. Ces "générations volées", comme on les nomme, furent placées dans des orphelinats, des internats, confiées à des missions chrétiennes ou à des familles d'accueil blanches. Soulignons la magnifique performance du jeune acteur Brandon Walters, très émouvant et convaincant dans ce rôle d’enfant métis ! D’autre part, Australia aborde l’histoire de Darwin, ville du nord de l’Australie qui fut presque entièrement détruite par les avions de guerre japonais à partir de 1942.
Au final, une grande épopée lyrique et romanesque, qui a le mérite (ou le défaut ?) de mêler les genres (comédie, film d’aventure, western, drame historique, romance, conte), de nous faire découvrir (ou rappeler) ces magnifiques paysages australiens et nous faire rêver en ces fêtes de fin d’année - si tant est que l’on parvienne à s’extraire des séquences mièvres et naïves du film. A voir en famille. Ou à attendre à la télé.



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