“Torches of freedom”, spin et storytelling. Un cas d’école.

Citoyens ! Je suis en train de dévorer un ouvrage d’Edward Bernays, l’un des pères du “spin” et des relations publiques, intitulé “Propaganda”. L’on y apprend que la propagande n’était pas forcément rattachée à l’origine à l’horrible période des années 1930 mais à une assemblé de cardinaux, par exemple.

Et surtout l’on y apprend toute une série d’exemples de spin, notamment sur comment Ed Bernays a labellisé des cigarettes comme “torches of freedom” durant l’Easter Parade à New York City.

L’American Tobacco company, à la fin des années 1920, se disait la chose suivante : si les femmes ne fument pas, cela veut dire que je perds 50% de mon chiffre d’affaires potentiel.

Alors comment faire passer dans l’opinion l’idée que fumer, c’est bien ? Bonne question. A la base, “réellement”, aucun argument. Sauf si on transforme ces cigarettes comme un symbole d’émancipation des femmes.

C’est ce qui se produit. On proposa donc l’émancipation sexuelle comme chiffon rouge de l’addiction à la cigarette. Relayé par les faiseurs d’opinion de l’époque, la nouvelle se répandit et des positions se créèrent dans la société américaine. Réussir à créer un nouveau clivage, c’est déjà influencer.

Tout ça pour dire qu’il y a dans les causes comme en littérature des bonnes et des mauvaises histoires. Et que la bonne nouvelle, c’est qu’on a désormais voix au chapitre en s’exprimant en ligne. D’où l’enjeu de savoir lire à travers ce qu’on lit.

Bonne année.