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‘Mes plus belles années’ : à la recherche du temps perdu

Publié le 02 janvier 2009 par Yguerda

Mes plus belles annéesMes plus belles années‘ ( ’Lost Islands‘ )
de Reshef Levi, Israël, 2008, 1h43
Avec Michael Moshonov, Oshri Cohen
Sortie : 24 décembre 2008

CRITIQUE. C’est l’histoire d’une époque. “Celle où les voitures roulaient au whisky“. On fait l’amour, on roule, on joue, on vit au rythme des tubes disco. Les 80’s chez les Hébreux.  Erez, Ofer et Neta vivent tranquillement leur adolescence dans cette période d’euphorie nationale. Epoque charnière où Israël signe une paix… et déclare une guerre : les troupes de Tsahal quittent le Sinaï en 1979 et s’engagent au Liban Sud en 1982.

Les années 80 ont marqué la fin de l’âge de l’innocence. Encore sous l’influence de l’Holocauste, (…) personne ne remettait en question les actions d’Israël pendant le conflit. Mais en 1982, la situation a changé avec la guerre. Ce fut la première guerre que la télévision amena dans nos foyers, avec son lot quotidien de scènes difficiles. (…) Pour la première fois, nous n’avions plus le sentiment qu’une justice absolue était de notre côté, et avons réalisé que la route menant à la paix était longue et difficile“, explique le réalisateur.

Mes plus belles annéesC’est aussi l’histoire d’une famille, dans laquelle on reconnaît aisément l’histoire de toutes les familles. Le réalisateur s’est inspiré de la sienne, notamment pour le personnage du père, rêveur qui préfère les cactus aux bégonias et dirige sa famille avec fermeté et loyauté. Le personnage de la mère, lui, a été entièrement composé pour le film ; un personnage dépassé par ses propres émotions,  un peu injuste mais extrêmement touchant.

Une famille c’est comme une main. Chaque doigt est facile à casser. Mais ensemble, vous êtes invincibles“, affirment  plusieurs fois les personnages du film. Une comparaison qui rappelle celle du film de David Lynch, ‘The straight story‘, où la famille est comparée à un assemblage de brindilles : chaque brindille est vulnérable lorsqu’elle séparée des autres, mais assemblées, on ne peut en briser aucune.

Cet hymne à la famille, composé par Reshef Levi, est enfin et surtout l’histoire d’une perte… Avec la vie, avec ce qui arrive malgré soi, avec les guerres, avec les erreurs commises… Des îlots de bonheur ( c’est le titre original du film : ‘Lost Islands‘) se perdent, parfois pour toujours, en grandissant.

-”Un homme sans rêves n’a plus qu’à mourir“, énonce le père.
-”Qu’est-ce qu’un rêve ? , rétorque le fils. On en fait un nouveau tous les jours“.

Mes plus belles années

Ce succès du box-office israélien (plus de 200 000 entrées lors de sa sortie l’été dernier… et quatre récompenses aux Ophirs) propose une palette d’acteurs mémorables, premiers et seconds rôles, toujours justes, toujours tendres : Oshri Cohen, que nous avions repéré dans ‘Beaufort‘, Michael Moshonov qui tient ici le rôle principal et que nous avions découvert dans ‘Tehilim‘, Orly Zilberschatz (qui jouait la mère dans ‘Les ailes brisées‘), ou encore Schmil Ben Ari (’Va, vis et deviens‘).

Un film simple, riche et ensoleillé.

Site officiel du film

  

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