La France et le budget de l’Union européenne : Des économies…qui ne sont en rien encourageantes

Pour Berçy (qui a la responsabilité du gouffre qu’on nomme déficit) et dans une optique politicienne, c’est une bonne nouvelle : La contribution française à l'UE ne devrait atteindre que 16,8 milliards d'euros cette année, au lieu des 18,7 milliards prévus par la loi de Finances 2007. Mais dans une optique européenne et d’un point de vue réaliste, ce « cadeau » est une mauvaise nouvelle : ce manque à payer révèle des insuffisances dans la concrétisation des engagements, notamment dans des secteurs d’avenir clefs, recherche et réseaux transeuropéens

Rien n’est plus maladroit que de dire, comme nous l’avons vu dans un journal économique, que « L'Union européenne vient au secours des finances publiques françaises ». Une fois encore, cela laisse entendre que l’Europe est d’abord une dépense, ce qui est faux. Et cela donne des arguments à ceux (nombreux) qui ne veulent pas accroître le budget communautaire, ce qui est une sottise…

Il faut certes diminuer la dette. Il faudrait même prendre de mesures plus  drastiques et efficaces que celles qui ont été prises. Mais le faire grâce à une cassette européenne insuffisamment exploitée n’est vraiment pas une bonne solution. On comprend mal, notamment, que le très pro-européen Jean-Pierre Jouyet, qui devrait être l’accélérateur de particules européennes du gouvernement, annonce, en s’en félicitant, que la contribution  française à l'Union européenne, qui devait initialement atteindre 18,9 milliards d'euros en 2008, pourrait, elle aussi, être révisée à la baisse...

Cette révision à la baisse se ferait grâce à la hausse des cours des matières agricoles qui doit entraîner  « une sous-exécution importante des crédits de la PAC ». Il y aurait sans doute d’autres façons de dépenser utilement les économies ainsi faites, mais cela suppose une vraie « rupture » qui en ce domaine ne donne guère de signe avant-coureur…

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