Magazine Cinéma

Trois enterrements

Par Tepepa

Los Tres entierros de Melquiades Estrada
2005
Tommy Lee Jones
Avec: Tommy Lee Jones, Barry Pepper, Julio Cedillo, Dwight Yoakam
Planque-toi, encore une critique courte...
Blam! Pour s'être senti visé alors qu'il se paluchait dans la riante nature Texane, le garde frontière Mike Norton réplique un peu sèchement et tue un innocent mexicain sans papier. Comme c'est un Mexicain entré illégalement sur le territoire, tout le monde devrait s'en branler cordialement. Tout le monde?
Allons-y et débitons les lieux communs de rigueur, et je vous préviens, je n'irai pas beaucoup plus loin: oui ça ressemble un peu à du Peckinpah, oui le Texas est bien un pays de tarés (d'ailleurs, les frères Coen confirment à nouveau), oui le film est superbe, oui les petits détails macabres comme les fourmis ou l'antigel sont réjouissants, et oui c'est bien une production Besson, oui on ressent la chaleur alors que le film a été tourné en décembre. Ce film est à voir en version originale, parce que la VO est un mélange d'anglais et d'espagnol laissé en espagnol dans le texte, alors que la VF uniformise le tout. Ce film est à voir sur un grand écran parce que les paysages sont magnifiques. Ce film est à voir les yeux écarquillés parce que les acteurs sont tous exceptionnels. Et les actrices aussi! Et les chevaux itou. Parce qu'il y a des chevaux, aux Etats-Unis, pays du 4x4 et du quadrillage routier, il est encore en 2005 plus simple parfois pour aller d'un point A à un point B de monter un cheval. Ce film est très bon et ne nous fait regretter qu'une chose: ne pas être soit même Texan pour comprendre, pour ressentir, pour reconnaître le chanteur country Dwight Yoakam (responsable du recommandable West of Hell), pour reconnaître le musicos Levon Helm, pour ressentir l'attachement de Tommy Lee Jones à sa terre et à feu son ami, pour comprendre la complexité du problème de cette frontière Mexicaine dont nous ne pouvons avoir en France qu'une vue caricaturale. Tommy Lee Jones aime tous ces personnages et pardonne. Parcours initiatique, oui, mais leçon de morale consensuelle, non point. Voir ce film après une crise de foie gras, c'est presque une révélation, tout en gardant intact le plaisir sans cesse renouvelé des codes et des archétypes, des paumés et des flics qui pètent plus haut que leur cul, du cynisme et de la bonté qui peuvent vivre de concert au sein de la même personne. Et en plus la musique est belle et la fin très poétique.
Bon à voir quoi, merde, ça ne vous sied pas?

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