Les viols ont déjà fait plusieurs milliers de victimes parmi les réfugiées au Tchad.
LA JEUNE fille raconte son viol d'une voix timide, le visage enveloppé dans un tarha, le voile islamique des femmes du Darfour. « C'était il y a un an, juste avant le ramadan. Nous étions parties chercher de l'eau avec ma cousine à l'extérieur du village. Cinq hommes en djellaba blanche sont arrivés à dos de chameaux. Ils nous ont menacées avec leurs fusils. (...) Trois d'entre eux ont violé ma cousine à tour de rôle. Les deux autres me battaient à coups de cravache en me traitant de sale noire. (...) Ma cousine a été égorgée et j'ai été abandonnée nue après avoir été violée. »L'adolescente est formelle : ses agresseurs étaient des Djandjawid, ces miliciens arabes armés par le Soudan qui opèrent dans le Darfour pour terroriser les populations dont sont issus les groupes rebelles qui se battent contre Khartoum depuis 2003. Utilisés comme une arme de guerre, les viols ont déjà fait plusieurs milliers de victimes. « Au moins 15 000, peut-être le triple », affirme un membre de la Cour pénale internationale (CPI) qui enquête dans l'est du Tchad, une région frontalière du Soudan où sont réfugiés 230 000 habitants du Darfour. Près de 80 % d'entre eux sont des femmes et des enfants. Beaucoup d'hommes sont morts, ou restés au village pour protéger le bétail. LIRE LA SUITE >>>>>>>>>>>