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Le cadeau de Tom et la moussaka de butternut au Pastis

Par Estebe

Bien le bonjour, les citrouilles connectées

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L’autre jour, on traînait nos moonboots au marché à la recherche d’une laitue honnête, quand, soudain, retentit une voix claire et enjouée dans notre dos congelé. «Hey Estèbe!». C’était le copain Tom. Alors, on lui a fait: «Hey Tom!». «Hey Estèbe!», a-t-il répondu, tout gai. «Hey Tom!», a-t-on glapi derechef.


C’est émouvant deux copains qui se rencontrent sur le marché.

On s’est souhaité la bonne année. On a pris des nouvelles de nos tribus respectives. On a dit quelques bêtises. Puis il nous a offert une courge, modèle butternut, dont la forme oblongue fait d’ordinaire ricaner les esprits coquins et la saveur douce hurler de bonheur les papilles exigeantes.
On est rentré à la maison, la butternut blottie dans le cabas, en échafaudant mille plans pour honorer en cuisine ce gentil cadeau potager.
Et comme il faisait très froid, que les vacances et la crème solaire demeurent une perspective lointaine, on s’est mis à gamberger au Sud, à la Grande Bleue et au sable fin en général. Puis à la Grèce en particulier, ses incendies, ses colonnes doriques, ses popes rieurs.

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Voilà donc une moussaka de butternut et veau au Ricard, inspirée d’une recette croisée naguère dans un joli livre consacré à la dite cucurbitacée.
Pour une butternut de taille raisonnable, et pour quatre gosiers à nourrir, il vous 530 grammes d’épaule de veau hachée sous vos yeux par le boucher moustachu. Deux gousses d’ail et deux échalotes hachées. Du Pastis (ou mieux, de l’ouzo). Des pignons. Du concentré de tomate. Du gruyère râpé. Du bouillon de viande. De l’origan en poudre. Du persil plat. Et un certificat de baptême orthodoxe.


A. Faites dorer, dans une louchée d’huile d’olive, ail et échalote, au fond d’un poêlon. Ajoutez la viande. Touillez. Laissez bronzer. Assaisonnez résolument de persil haché, origan, sel, poivre. Ajoutez une grosse lampée de Pastis et une noisette notable de concentré de tomate. Puis les pignons préalablement rôtis sans matière grasse. Goûtez. Il faut que ça swingue la mort de Zeus.
 

B. Pelez et taillez la courge en rondelles assez épaisses (visez les 9, 3 mm). Faites les rôtir à gaz pétaradant dans de l’huile d’olive frémissante, quelques minutes de chaque côté. Sel, poivre, origan. Essorez sur du papier ménage.
 

C. Montez votre moussaka dans un plat à gratin doté d’un couvercle et dûment beurré de vos blanches menottes. En commençant par une couche de courges, puis la viande, etc. Mouillez avec un déci de bouillon de viande (nous autres, vernis, on avait retrouvé un fond de veau maison et top goûtu au fond du congélo), additionné d’une nouvelle autant que généreuse rasade de Pastis.

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D. Enfournez à 170° et à couvert pour trois quarts d’heures. Relisez quelques bonnes pages d’Homère en VO et à voix haute. Puis extrayez la moussaka de sa fournaise. Vérifiez le niveau de jus. Coiffez de gruyère râpé. Et laissez gratiner quelques minutes de rab.


E. Avec ça, il faut boire un très bon vin de couleur rouge, de chair plantureuse et de saveur méridionale. Chatouillez votre caviste entre les deux gros orteils jusqu’à ce qu’il vous trouve ça.

A sous peu


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