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Allemagne: la fin des souffrances du pèredu jeune W

Par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

« Le jean, ce n’est pas un vêtement, c’est un comportement… ». Ulrich Plenzdorf, auteur de théâtre et de cinéma, vient d’être inhumé. Il est mort  à 72 ans des suites d’une longue maladie. Sa pièce "Les nouvelles souffrances du jeune W.", montée pour la première fois en 1972 au Landestheater de Halle (RDA) et consacrée à l’apprenti Edgar Wibeau, mis en parallèle avec le Werter de Goethe,  fait partie des "contributions de la RDA à la littérature mondiale", selon l’hommage de l’Académie des Arts de Berlin, dont il était membre.

La version romanesque qui suivit un an plus tard a été éditée à plus de quatre millions d’exemplaires en plus de 30 langues : une description fidèle du mal-être d’une grande partie de la jeunesse est-allemande

Plenzdorf a aussi été un auteur de scénario couronnée de succès, avec "La légende de Paul et Paula" (1973) de Heiner Carow avec Winfried Glatzeder et Angelica Domröse ainsi que la série télévisée diffusée sur l’ARD "Liebling Kreuzberg" (Notre ami Kreuzberg) avec Manfred Krug, pour laquelle il reprit la suite de Jurek Becker. Ce scénario lui valut le Prix Adolf-Grimme en 1995. Il était également lauréat du Prix Ingeborg-Bachmann.

En 1997, Plenzdorf écrivit le scénario du long-métrage "Abgehauen" (La fugue) de Frank Beyer. Il y décrit les épisodes dramatiques, au niveau politico-culturel, entourant le départ de Krug en 1977, qui quitta la RDA après que Biermann ait été privé de sa citoyenneté est-allemande (1976). Plenzdorf et le réalisateur Jo Baier ont également écrit le scénario de la mini-série télévisée "Der Laden" (La boutique, 1998) d’après le roman d’Erwin Strittmatter. Cette série bénéficia d’une audience de plusieurs millions de spectateurs.

Plenzdorf s'était  montré très critique de la réunification du pays, allant même jusqu’à la comparer dans une scène de cabaret à "l'Anschluss", l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie en 1938. « Ulrich Plenzdorf était un fin observateur de la réalité sociale, sensible aux sentiments humains, surtout ceux des jeunes", souligne l’Académie des Arts de Berlin. "Son mélange de poésie et de sarcasme en fit un auteur sans pareil, toujours reconnu par le public et les téléspectateurs ».


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