Encore un nouveau prix littéraire

Cette fois, il s'appelle le prix du Premier Prix (très original et à peine répétitif). Il a été créé par les parrains et marraines du salon de l'Ile aux Livres à l'Ile de Ré (enclave germanopratine de l'Atlantique), pour distinguer en avant-première un roman de la rentrée littéraire.
Ainsi, le 10 août, Olivier Adam s'est vu décerner le prix pour son livre A l'abri de rien, à paraître le 23 août aux éditions de l'Olivier. (Une critique ici.)
Les prix littéraires permettent de conférer à certains livres - que l'on juge de qualité - la visibilité nécessaire pour qu'ils trouvent leur public, parfois ils ne font qu'entériner le choix de ce même public.
Quoi qu'il en soit, on va bientôt crouler sous les prix (recensés ici).
La perversité du système des prix littéraires : pour un livre primé, combien de livres qui passent inaperçus car ne bénéficiant pas du sacro-saint bandeau rouge ?
Le jugement d'un livre est en lui-même très délicat, l'étude comparée de livres pour déterminer lequel sera primé est encore plus difficile. A mon sens, comparer un livre à un autre est absurde : soit ils ne jouent pas dans la même catégorie (roman-poubelle, pardon de gare, et roman exigeant) et alors rien ne sert de les comparer, soit ils sont d'une ambition équivalente, et alors... alors quoi ? Qu'on m'explique pourquoi on se permet de mettre dans la balance des livres que tout sépare, puisqu'un bon livre est unique, résonance d'une voix singulière que le style retranscrit sur la page.
Et je ne parle pas de l'objectivité d'un jury de prix littéraire : on ne va pas rouvrir un dossier que tout le monde connaît ?