Jean-Pierre
Ostende est un romancier qui est un poète. Il manie la forme, à l'américaine,
et la langue, à la française. C'est un pur tueur. Il est drôle, ironique.
Attentif, la présence il s'y connait.
Généreux dans la rencontre (« Je
voyage beaucoup pour mon travail : je suis un Portugais, je fais les vendanges
culturelles. Des résidences, des choses comme ça »).
Né à Marseille en 1954, initié par Christian Guez-Ricord.
Il n'a pas d'autre activité que celle d'écrivain, il écrit vraiment toutes sortes de choses. Des poèmes aux élans minuscules, dotés de la conviction de la rampe, à la méthode volatile. Des dessins, relations et silhouettes. Une nouvelle Breugelienne, l'histoire des 16 m² de La Galerie du tableau, l'art de la figue avec Joachim Mogarra. Il réalise des objets sonores, disques compact, émissions radiophoniques, dramatiques produites par France-Culture, un film avec Suzanne Hetzel… Qu'allons-nous devenir ?
Et plein de romans, sponsorisés par Gallimard. Mais même là sa façon de travailler ressemble à celle de certains plasticiens : « assemblage de matériaux dans lesquels je cherche ce qui me ressemble le plus. Un jour, je me suis aperçu que je pouvais mettre toutes les choses en relation comme l'a fait Kurt Schwitters. Ça m'a complètement transformé » (interview).
A partir de 2002, renouant avec son diplôme d’études politiques, section économique et financière, il expérimente une nouvelle forme poétique et fictionnelle : l'Explorateur club. Une entreprise (de fiction) où il y a trois grands départements. Le département de la formation. Le département du tourisme. Le département des relations humaines en général. Le personnage central, le narrateur travaille au département des relations humaines en général. Et en particulier à l'agence des sosies et des admirateurs. En tant que narrateur principal, Jean-Pierre Ostende fait alors des lectures publiques tirées de l'Explorateur club, un peu partout en France et ailleurs dans le monde.
Aux
dernières nouvelles,
à la suite du décollage d'un texte spatial –
Ils n'avaient plus tous leurs pieds sur
terre, un deuxième étage a lâché fin 2008 une pièce radiophonique – Extension massive de l'excès. On attend
la phase trois ;
Réputé pour son urbanité, l'écrivain aurait cependant été vu dans le Vercors,
où sa fantaisie L'homme obsolète ferait
un tabac (L'homme obsolète n'a pas
cinquante huit amis sur fessbouc, mais il va boire des coups avec bob) ;
Il serait sollicité pour le N°3 de TINA, There
is no Alternative, jeune revue menée par une bande d'écrivains très
attirante, dit-il, autant pour leur énergie que pour leur rapport nouveau à la
technique, à la musique, à la performance…
bibliographie
Les élans minuscules, éditions Unes, poèmes, 1986.
La conviction de la rampe, éditions
Unes, poèmes, 1988.
Le mur aux tessons, éditions
Gallimard (coll. L’arpenteur), roman, 1989.
Le pré de Buffalo Bill, éditions Via
Valeriano, essai, 1990.
Le neveu chronique, éditions
Gallimard (coll. L’arpenteur), roman, 1991.
Le documentariste, éditions Gallimard
(coll. L’arpenteur), roman, 1994.
Bellevue parc, éditions Le Midi
Illustré (coll. Sur le motif), récit. 1995.
La province éternelle, éditions
Gallimard (coll. L’Arpenteur), roman, 1996.
Bruegel, Jeu, travail, place,
éditions Flohic (coll. Musées secrets), récit. 1998.
Planche et Razac, éditions Gallimard
(coll. L’Arpenteur), roman. 1999.
La méthode volatile, éditions
Gallimard (coll. L’Arpenteur), poèmes. 2000.
Relations et silhouettes (carnets
1992- 1995), éditions le Bleu du ciel, 2003.
Voie express, éditions Gallimard
(coll. Blanche), roman. 2003.
Seize mètres carré, éditions le mot
et le reste et Diem Perdidi, récit. 2005
Vous qui tuez le temps (photographies
de Frank Pourcel), éditions le Bec en l’air. 2007
L’art de la figue (avec Joachim
Mogarra), éditions du Frac Provence Alpes Côte d'Azur. 2007.
La présence, éditions Gallimard (coll
Blanche), roman. 2007.
Le commentaire
de sitaudis.com :
Même si son
dernier livre, dans la collection blanche de Gallimard, est présenté comme
"roman", le travail d'Ostende nous regarde plus que celui de gens qui
croient écrire des poèmes. Précisément parce qu'il nous REGARDE.
Liens
Sur le site
de Autres et pareils, association de création pluridisciplinaire
Sur Sitaudis.com, dans les poèmes et fictions, l'ouverture de
Voie express
Sur
le site du CIPM
Des articles et interviews dans le
Matricule des anges (également un dossier dans le N° 87 / octobre 2007) :
Contribution de Catherine Flamant (éditrice, K Edition)