le bossu
Il va.
Il a fait un mauvais rêve.
Il va bossu et respire à peine.
Il va.
Son front lui pend sur le ventre.
Il va.
Ses mains plongent de même.
Il va.
Son front est tombé sur son pied.
Il va.
Et devant lui roule sa tête.
Elle répète la litanie :
Je suis chez les vers.
Mon rêve était mauvais.
Il va bossu par le jour.
nuées d’oiseaux
Un soir,
pagaille de piafs piaffant…
serait-ce même
jeu de mots, il devient
vérité,
si noir piaillement,
inouï,
dans le labyrinthe.
Ce doit être
l’automne. Il
fronce les sourcils :
la nuée d’oiseaux
s’élève des
cimes souillées
et prend
au Nord
un cap impénétrable.
signe après signe
Du ciel
il y a surtout
(point de Dieux)
mais il y a
cette Infortune :
étoile du possible.
*
Le céleste :
l’intériorité,
le grain au cœur
du monstrueux,
dont les maîtres du nombre
et de l’innombrable
ont le savoir.
Être-venu-au-jour,
dis-le-moi ;
le cœur du cœur,
dis-le-moi…
Dis-moi cela
au bord palpitant
de la finitude.
Ernst Meister, L’Etoile du possible, choix et traduction de l’allemand par Denis Thouard et Françoise Lartillot, Editions de la Différence, coll. Orphée.
Version originale dans la suite de note
Contribution de Samuel Macaigne
Ernst Meister dans Poezibao :
Bio-bibliographie, extrait 1,
der gebückte
Er geht.
Er hatte eine schlimmen Traum.
Ehr geht gebückt und atmet kaum.
Er geht.
Seine Stirn hängt ihm auf den Bauch.
Er geht.
Seine Hände sinken nach.
Er geht.
Seine Strin ist auf den Fuβ geffalen.
Er geht.
Und vor ihm rollt sein Kopf.
Der spricht die Litanei:
Ich bin bei den Würmern.
Mein Traum war schlimm.
Er geht gebückt in dem Tag.
vogelwolke
Ein Abend,
starrend von Staren…
und wärs auch
Wortspiel, es schafft sich
Warheit,
so schwarzes Gezwitscher,
ein unerhörtes
im Labyrinth.
Das muβ
der Herbst sein. Er
runzelt die Braue:
die Vogelwolke
steigt aus auf
besudelten Wipfeln
und nimmt nach
Norden
Unverständliche Richtung.
zeichen um zeichen
Himmel
gibt es am meisten
(Götter keine),
aber es gibt
dies Unglück:
Stern des Möglichen.
*
Das
Himmlische:
die Innigkeit,
das Gran
im Ungeheueren,
vom dem der Zahl
und Unzahl Meister
Wissen haben.
Entstandenheit,
die sag mir ;
woher
das Herzens Herz,
das sag mir…
Dies sag mir
an der Endlichkeit
zuckendem Rand.