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L'audace des esquisses

Publié le 14 janvier 2009 par Myriam

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Les esquisses des peintres figuratifs ont une force expressive particulière. Le sujet est pris sur le vif, le trait est forcément rapide, guidé par la volonté de traduire la future composition dans les grandes masses, sans être prisonnier des contraintes qu'imposera la représentation plus détaillé du sujet. Elles reflètent même comme une forme d'abstraction de ce dernier et préfigurent justement l'audace de l'art moderne, ce pas qu'il faut encore franchir vers une représentation plus conceptuelle du monde.

Parmi les innombrables exemples, je mentionnerais volontiers celui des Falaises d'Etretat, pastel de Claude Monet, où la falaise, en contre-jour, monolithique et imposante, fend un espace horizontal comme une forme géométrique brisant les nuances subtiles de rose et de bleu d'un ciel d'aube ou de crépuscule. Cette étude annonce véritablement Nicolas de Staël, avec son Chemin de fer au bord de la mer, soleil couchant dont la parenté esthétique est troublante.  

De Stael seaside railway

Les traitements chromatiques sont certes complètement différents. La douceur du pastel s'oppose aux couleurs franches de l'huile, Monet joue sur des dominantes de couleurs froides, de Staël sur des couleurs chaudes. En outre, on peut opposer la masse inerte et sourde de la falaise à celle fugitive et dynamique du train noir. Pourtant, la décomposition et géométrisation de l'espace sont très comparables. Claude Monet, avec une telle étude, annnonce le travail quant à lui abouti d'un Nicolas de Stael tirant les formes réelles vers l'abstrait et qui écrivait "on ne peint jamais ce qu'on voit ou croit voir, on peint à mille vibrations le coup reçu, à recevoir, semblable, différent."


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