Ce Fabre-là n’est pas tant connu pour ses tableaux de bon élève de David que pour sa donation qui permit de créer le Musée Fabre à Montpellier. Je n’y étais pas allé depuis sa réouverture et ce fut un vrai plaisir que d’errer dans son labyrinthe. L’exposition temporaire présente des vidéos du Centre Pompidou, et c’est l’occasion de les revoir posément, ou d’en découvrir certaines (Chris Marker sur Ceaucescu et la télévision - ‘Détour Ceaucescu’, Valie Export ‘Facing a Family’ dix ans avant la ‘Reverse Television’ de Bill Viola). Ci-dessus, de Tony Oursler, un ange noir suspendu au plafond, dont la caméra traque les visiteurs entrant dans la salle pour les apostropher :
c’est terrifiant, comme un drone, gênant, dérangeant notre intimité (c’est une des pièces de sa série Switch). On s’émerveille devant les prouesses du logiciel de reconnaissance visuelle avant de comprendre, deux salles plus loin, la supercherie : c’est l’équivalent du Turc mécanique de Kempelen.
Das le musée même, on admire les Courbet, la collection Bruyas, le magnifique accrochage des Soulages, suspendus au plafond et éclairés par un mur de verre dépoli,

Mon tableau-découverte fut Sainte Mustulle (Jeune martyre morte) de Guido Cagnacci (photo moins floue en suivant le lien ci-dessus). Elle voisine avec l’austère Marie l’Egyptienne de Ribera, avec la tragique Descente de croix de Kempeneer et avec la sereine Sainte Agathe aux seins coupés de Zurbaran.

Photos de l’auteur, excepté Delacroix. Pierre Soulages étant représenté par l’ADAGP, la photo de ses toiles sera ôtée du blog au bout d’un mois.
