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Yes man

Par Rob Gordon
Yes manIl y a dix ans, dans Menteur menteur, Jim Carrey se trouvait sous l'emprise d'une malédiction le contraignant à dire la vérité tout le temps, même quand elle fâche. Cette fois, c'est un simple engagement envers une sorte de secte qui pousse son personnage à dire oui à tout bout de champ, lui qui auparavant disait niet à tout va. On ne peut que comparer ces deux films qui, sur un postulat voisin, connaissent des réussites diverses. Dynamique et échevelé (presque) jusqu'au bout, le film de Tom Shadyac était un divertissement réussi et un véhicule idéal pour la folie carreyienne. Sous la houlette du laborieux Peyton Reed (La rupture), Yes man est quant à lui une petite déception qui laisse les zygomatiques au repos.
Déjà, et même si ce n'est pas le devoir premier d'une grosse comédie ricaine, la psychologie des personnages est absolument nulle. Si bien que l'évolution de l'intrigue, qui ne répond à aucune logique, pâtit d'un manque total de crédibilité. On pouvait s'attendre à ce que le scénario fasse preuve d'un certain schématisme, mais là, c'est le pompon. Après une phase d'exposition durant laquelle le héros dira non à tout, révélant ainsi sa nature d'homme malheureux car frustré, il faudra une toute petite scène avec un vague gourou pour qu'il se mette du jour au lendemain à accepter toutes les propositions, invitations et ordres s'adressant à lui. Et sans jamais trahir son engagement. On n'y croit pas une seconde, d'autant que tout cela est illustré par une série de saynettes souvent prévisibles. Même les épisodes les plus osés sentent un peu la naphtaline car on les voit arriver longtemps à l'avance, telle cette découverte forcée de la gérontophilie par un héros dégoûté mais obligé de s'y plier (pourquoi ? on n'en sait rien, c'est comme ça).
Le bilan du film est simple : les scènes les plus drôles sont celles où Carrey grimace, fait une overdose de Red Bull ou s'entoure la tête de scotch pour se transformer en freak. C'est dire à quel point Yes man échoue à exploiter son pitch, se reposant uniquement sur son acteur principal. Le pire dans tout ça : la love story moisie du héros avec une fille très rock'n roll, interprétée par une Zooey Deschanel qui n'en finit plus de décevoir. Devinez quoi : à la fin, pour lui montrer à quel point il l'aime, il finira par lui montrer qu'il sait encore dire non. Un côté fleur bleue tout pourri qui nuit encore un peu plus à cette comédie de bas étage.
3/10

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