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Banques: 10,5 milliards de plus

Publié le 22 janvier 2009 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa
Banques: 10,5 milliards de plus
Le secteur bancaire français tient son second plan de soutien, comme ses homologues britannique ou américain, annoncé par la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, sur RTL mercredi matin (21/01/2009).
Il s'agit en fait de la seconde tranche du plan initial, qui porte à 21 milliards d'euros l'effort en injection de capitaux consenti par la France pour soutenir les principaux acteurs du pays...

(source : http://www.lejdd.fr/cmc/economie/200904/banques-105-milliards-de-plus_181245.html)


Christine Lagarde a confirmé [hier ]matin sur RTL que six banques françaises se partageraient la seconde enveloppe de 10,5 milliards d'euros qui va être allouée au système bancaire français. Il s'agit en l'occurrence du Crédit Agricole, de BNP Paribas, de la Société Générale, du Crédit Mutuel, du Groupe Caisses d'Epargne, et des Banques Populaires.
(ndle : les mêmes banques du premier plan)
La Ministre de l'Economie a indiqué que le processus doit encore être validé par la Commission européenne, mais que le feu vert sera plus rapide que pour la première dotation. "Cela va aller plus vite pour deux raisons: d'abord le montant a déjà été expliqué à la Commission européenne, et deuxièmement, on va utiliser un mécanisme qui va être très voisin du mécanisme italien... On ne fait pas du copier/coller, mais la Commission connaît déjà le mécanisme de référence", a-t-elle expliqué.
En France, les banques se porteraient mieux qu'ailleurs
Christine Lagarde a encore tenu à souligner qu'il n'y avait cependant pas d'urgence dans le déblocage de cette seconde enveloppe, car les banques françaises... vont bien! Ou plutôt, elles vont "beaucoup mieux que leurs voisines".
La Ministre a ajouté "Ce qui ne va pas encore très bien, c'est le mécanisme de financement des grands établissements, surtout les banques, mais aussi les grandes sociétés françaises...", avant d'expliquer: "Cela va un petit peu mieux qu'au mois d'octobre. Les marchés se sont un peu détendus, les taux ont baissé un peu, les 'spreads' ont été réduits... On n'est pas du tout dans la situation antérieure à la faillite de Lehman Brothers".
Pour la sociétaire de Bercy, cette seconde dotation, qui porte le montant du soutien direct de l'Etat au secteur bancaire à 21 milliards d'euros, s'inscrit dans la parfaite continuité de ce qui avait été précédemment envisagé. "Le 16 octobre, lors de la présentation du Plan de financement de l'économie, on avait parlé de 21 milliards d'euros qui seraient disponibles pour renforcer les fonds propres des banques. On leur avait mis ensuite une première tranche de 10,5 MdsE sur la table, à la fin décembre... On renouvelle l'opération pour la deuxième tranche de 10,5 milliards d'euros", s'est justifiée Christine Lagarde.
Reste que le déblocage des fonds démontre bien que les établissements financiers ne sont pas parvenus par eux-mêmes à stabiliser leurs bilans dans l'intervalle, même si l'on clame ça et là que tout va bien. Pour l'heure, seule la Société Générale a indiqué le montant de sa dotation: 1,7 milliard d'euros, qui seront injectés via un mode capitalistique que l'établissement a prévu de déterminer d'ici l'été.
Les promesses des banquiers
Alors en échange, quels engagements les banques ont-elles pris? Pour la Ministre, celles-ci ont été "sensibles aux arguments utilisés" par le gouvernement, qui leur a "demandé trois choses"... D'une part, les banques devront "faire leur métier, c'est-à-dire de financer l'économie". D'autre part, elles devront accepter "de limiter la distribution des dividendes, et d'investir dans leurs fonds propres pour renforcer l'économie".
Enfin, le gouvernement a demandé aux banquiers de renoncer à leurs bonus. Ce dernier point a donné lieu à un bras de fer entre l'Elysée et les patrons de plusieurs établissements, à l'exception cependant de Baudoin Prot et Michel Pébereau, les hommes forts de BNP Paribas, qui ont rapidement annoncé qu'ils renonçaient à la part variable de leur rémunération.
Mais finalement toutes les banques sont rentrées hier soir dans le rang, alors que Nicolas Sarkozy avait menacé de couper le soutien public en cas de résistance sur ce point.
Quant au financement de l'économie, la Fédération bancaire Française a annoncé hier soir que les encours de crédit à l'ensemble de l'économie ont davantage progressé en France (+9%) que dans la Zone Euro (+7,1%) à fin novembre 2008. "Sur cette période, les crédits ont augmenté respectivement de 8,1% pour les ménages et de 11,6% pour les entreprises en France", précise le communiqué de la FBF.
La question des dividendes n'a pas été tranchée et ne le sera que lors des conseils d'administration qui se réuniront dans les prochaines semaines pour valider les comptes 2008. Ils soumettront alors à leurs actionnaires une proposition de dividende, qu'ils devront voter en assemblée générale plus tard dans l'année. Aucun des établissements concernés n'a encore souhaité s'exprimer sur cette question. La Société Générale s'est contentée de rappeler que ses administrateurs examineront la question du dividende lors de leur réunion du 17 février prochain.

Par Anthony BONDAIN et Alexandra SAINT-PIERRE


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