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De la planche à dessin aux câbles électriques

Publié le 21 janvier 2009 par Frogetech
De la planche à dessin aux câbles électriques

Alain P. BAILLOT

"...
Je dois admettre  que je n'ai pas été fidèle très longtemps à la planche à dessin, deux ans pour réaliser que l'initiative et l'originalité ne devaient pas faire bon ménage avec l'industrie; donc virage vers le commerce grâce au bagage technique acquit dans la susdite école; et bien m'en a pris. " dans l'éditorial  EPDI


Un ancien de la planche à dessin, oui malgré tout; retraité depuis deux ans, je dois avouer n'avoir usé les manches de ma blouse que deux ans sur une feuille de calque, et encore, ma connaissance de l'Anglais m'ayant très vite désigné pour assumer diverses tâches commerciales pas désagréables du tout . De sévères divergences au sein de la direction générales de cette société de fabrication d'armement léger me conduisirent donc à aller voir vers des cieux plus sereins et favorables à une expansion personnelle. Et là le hasard me fit connaître le commerce des câbles électriques, donc des métaux non ferreux, cuivre, aluminium, et plomb; agrémenté de leurs variations journalières au LME,  et pimentées des fluctuation monétaires. Une autre façon de voir la dynamique des solides, croyez moi l'expérience de la mécanique n'est pas inutile dans une telle matière bien au contraire , sachez que l'on retrouve dans les mouvements des cours de bourse, devenu l'un de mes « dadas » les mêmes analogies qu'en mécanique, point d'application des forces, frictions, leviers, et autres souplesses d'assemblages.

   Après six ans de ce régime je fus coopté par une société de négoce de métaux non ferreux pour commercialiser l'une de leurs lignes de produits, les tubes de cuivre. Je plongeais donc dans la matière la plus pure du commerce, là où il n'y a de prix qu'en instantané, ses constituants variant au gré du marché ponctué par le cliquetis d'un télex relié à l'agence Reuter, la bible de l'époque dans ces métiers.

   Je suis resté trente deux ans nourri de ce régime sans jamais le regretter, gardant néanmoins un oeil sur  tout ce qui était mécanique, et profitant de mon modeste bagage technique pour descendre dans l'usine avec mes clients dès qu'un souci de qualité semblait pointer. Discuter ''sur le tas'' avec les utilisateurs et metteur en oeuvre, voir leurs outils et machines, écouter leurs remarques, c'est le seul moyen pour désamorcer un litige sans blesser la sensibilité de quiconque. Je devais apprendre à la fin de ma carrière par l'un des plus importants clients du marché Européen du cuivre que j'avais été le seul à sa connaissance à ne pas avoir peur des taches de graisse en approchant des lignes de fabrication. Et si c'est vrai j'en suis fier.

   Tout ceci pour dire que la construction mécanique, bien comprise, est une formation d'exception. L'une des rares qui oblige à lier l'imagination avec les règles physiques immuables de  la matière. La chimie en est une autre, mais joue dans l'invisible, ce qui lui donne ce caractère ésotérique toujours très proche de l'alchimie.

   Voici donc l'exemple d'une présentation trop longue, dont la seule excuse est d'avoir voulu être un témoignage, un exemple, de ce qu'il est possible de  faire de sa vie avec des bases saines, sans oeillères ni excès mégalomaniaque.

   Je poursuis aujourd'hui une activité de conseil, bien entendu dirigée vers l'acceptation des impondérables dans les fluctuations des cours de métaux.


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